Une situation sanitaire alarmante secoue le territoire insulaire d’Idjwi, dans la province du Sud-Kivu en République Démocratique du Congo. Les éleveurs de petits ruminants des groupements de Kihumba et Bugarula font face à une épidémie de peste des petits ruminants (PPR), une maladie virale hautement contagieuse qui menace directement leur cheptel et leur sécurité alimentaire.
Selon les informations recueillies sur place, près de 30 chèvres présentent des symptômes cliniques inquiétants : diarrhées sévères, écoulements nasaux purulents et hérissement des poils. Une répartition géographique qui montre 26 cas à Kihumba contre 4 à Bugarula, selon les observations du vétérinaire Crispin Musafiri du Centre de Promotion Rurale (CPR).
« Nous sommes confrontés à une pathologie infectieuse grave qui se propage rapidement », explique le spécialiste. « La déshydratation causée par les diarrhées persistantes compromet l’état général des animaux, tandis que les écoulements nasaux suggèrent une infection respiratoire avancée. »
Face à cette urgence sanitaire, les recommandations des experts sont claires : isolement strict des animaux malades, désinfection systématique des enclos et restriction des mouvements du bétail. « Il faut absolument éviter la dissémination du virus vers d’autres zones », insiste le Dr Musafiri, tout en appelant à un diagnostic de laboratoire pour identifier formellement l’agent pathogène.
Cette crise intervient dans un contexte déjà tendu pour les éleveurs du Sud-Kivu. Une semaine seulement avant cette alerte, le territoire voisin de Mwenga enregistrait la mort de 70 vaches atteintes de fièvre aphteuse. Ces épizooties successives posent la question cruciale de la résilience des systèmes d’élevage dans cette région enclavée de la RDC.
Les éleveurs d’Idjwi lancent un appel pressant aux autorités congolaises et à la communauté internationale. Sans intervention rapide, c’est toute une filière économique et la sécurité alimentaire de milliers de familles qui pourraient être compromises. La situation actuelle souligne l’urgence de renforcer les systèmes de surveillance épidémiologique et les capacités de réponse vétérinaire dans les zones rurales reculées du pays.
Comment protéger le précieux cheptel qui constitue souvent l’unique capital des familles paysannes ? La réponse à cette question déterminera non seulement la survie économique des éleveurs congolais, mais aussi la stabilité sociale dans ces régions où l’élevage représente bien plus qu’une simple activité économique.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd