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Ituri : La viande de bœuf flambe à Mambasa, une hausse de 11% qui fait grincer des dents

La flambée des prix de la viande bovine à Mambasa, dans la province de l’Ituri, vient une nouvelle fois souligner les défis économiques auxquels font face les populations congolaises. En l’espace de quelques jours, le kilo de viande de bœuf est passé de 18 000 à 20 000 francs congolais, soit une augmentation significative de 11%. Cette hausse, décidée par le service de l’économie nationale, ne fait pas l’unanimité et suscite de vives réactions parmi les acteurs locaux.

Pour la société civile de Mambasa, cette décision intervient dans un contexte économique déjà difficile, marqué par un pouvoir d’achat en berne. « Dans une période où les ménages peinent à joindre les deux bouts, une telle augmentation ne fait qu’aggraver leur précarité », déplore un représentant de la société civile sous couvert d’anonymat. Cette position reflète le malaise grandissant face à la vie chère qui frappe de plein fouet les consommateurs de la région.

Pourtant, du côté des professionnels de la boucherie, l’explication est toute autre. Baguma Kasa, président provincial des bouchers de Mambasa, justifie cette hausse par les réalités logistiques du secteur. « Les distances à parcourir pour s’approvisionner en bétail sont considérables », explique-t-il. En effet, le bétail provient principalement de la province du Haut-Uélé, nécessitant un transport long et coûteux avant d’atteindre Mambasa, voire Kisangani.

Mais au-delà des simples frais de transport, ce sont les multiples tracasseries routières qui alourdissent considérablement les coûts. « Outre les taxes officielles, nous devons faire face à de nombreuses demandes informelles en cours de route », confie Baguma Kasa. Une situation qui, selon lui, aurait même pu conduire à une hausse plus importante, les bouchers ayant initialement proposé un prix de 25 000 FC le kilo avant de se voir opposer un refus des autorités économiques.

Cette augmentation des prix s’inscrit dans un contexte plus large de recomposition de l’élevage dans la région. L’insécurité persistante dans l’Ituri a poussé de nombreux éleveurs à déplacer leurs troupeaux vers des zones plus stables, notamment dans le Haut-Uélé. Cette migration du bétail contribue à complexifier davantage la chaîne d’approvisionnement et, par ricochet, à faire pression sur les prix.

Quelles conséquences cette flambée des prix aura-t-elle sur le quotidien des habitants de Mambasa ? Dans une région où la viande constitue une source importante de protéines, cette augmentation risque de la rendre inaccessible pour une large partie de la population. Les alternatives, comme la volaille ou le poisson, pourraient connaître à leur tour une hausse de demande, entraînant probablement une inflation sur ces produits de substitution.

Cette situation pose également la question de la régulation des marchés par les autorités. Si le service de l’économie nationale a joué son rôle en limitant l’augmentation proposée par les bouchers, la question des tracasseries routières et des coûts qu’elles génèrent reste entière. Une meilleure sécurisation des axes routiers et une rationalisation des prélèvements pourraient-elles permettre de stabiliser, voire de réduire, les prix à moyen terme ?

À plus long terme, la relance de l’élevage local dans l’Ituri apparaît comme une piste essentielle pour réduire la dépendance aux approvisionnements extérieurs. Cela nécessiterait cependant une amélioration notable de la sécurité dans la région, condition sine qua non pour que les éleveurs puissent reconstituer leurs cheptels et développer leurs activités.

Entre inflation galopante, insécurité persistante et difficultés logistiques, le secteur de la viande bovine dans l’Ituri traverse une période particulièrement difficile. Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer si les différentes parties prenantes parviendront à trouver un équilibre permettant de préserver à la fois les intérêts des professionnels et le pouvoir d’achat des consommateurs.

Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net

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Amissi G
Amissi G
Né à Lubumbashi, Yvan Ilunga est un passionné de la richesse culturelle du Congo. Expert en éducation et en musique, il vous plonge au cœur des événements culturels tout en mettant en lumière les initiatives éducatives à travers le pays. Il explore aussi la scène musicale avec une analyse fine des tendances artistiques congolaises, faisant d’Yvan une véritable référence en matière de culture.
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