Dans un coin reculé de la RDC, le village de Mayala porte encore les stigmates d’une violence insensée. Quatre victimes de l’incursion des miliciens Mobondo, dont une femme du troisième âge, survivent tant bien que mal dans des conditions inhumaines à Bandundu-ville. Leurs plaies, largement infectées, racontent une histoire de souffrance et d’abandon.
« Comment peut-on laisser des êtres humains dans cet état ? » s’indigne le député national Garry Sakata, élu de Bagata. Son cri d’alarme résonne comme un électrochoc dans le paysage des actualités RDC. Les rescapés, évacués vers l’Hôpital général de référence de Bandundu, sont aujourd’hui menacés d’expulsion faute de prise en charge médicale.
Le témoignage du médecin directeur de l’hôpital confirme cette tragédie humanitaire. « Nous avons prodigué les premiers soins, mais sans assistance extérieure, nous ne pouvons faire davantage », explique-t-il sous couvert d’anonymat. Une situation qui met en lumière les carences du système de santé dans cette région du Kwilu.
Derrière ces quatre victimes visibles, c’est tout un système de protection sociale qui vacille. Le député Sakata interpelle directement le ministère des Affaires humanitaires : « Le Kwilu et Bagata font partie de la RDC. Nos concitoyens méritent la même attention que les autres provinces ».
Cette affaire pose des questions fondamentales sur la gestion des crises humanitaires dans les régions reculées du pays. Alors que les actualités politiques RDC se concentrent souvent sur Kinshasa, des drames silencieux continuent de se jouer dans l’ombre. La réponse des autorités à cette crise sera un test révélateur de leur engagement réel envers toutes les populations congolaises.
Entre-temps, à Bandundu, quatre vies se débattent entre la douleur physique et l’angoisse du lendemain. Leur sort dépendra-t-il de l’arbitraire géographique ou d’une véritable politique nationale de solidarité ? La balle est désormais dans le camp des décideurs.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd