Les eaux tumultueuses ont tout emporté sur leur passage. À Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, les récentes inondations ont laissé des milliers de familles sans abri, sans nourriture, et surtout sans espoir. Dans les communes de Limete, Ndjili, Kisenso et Selembao, les images sont apocalyptiques : maisons effondrées, rues transformées en rivières, et des visages marqués par la détresse. Face à cette catastrophe humanitaire, le gouverneur de la ville, Daniel Bumba Lubaki, a lancé un appel poignant à la solidarité ce mercredi 16 avril, depuis l’hôtel Rotana.
« Nous ne pouvons pas rester indifférents », a-t-il déclaré devant une assemblée d’opérateurs économiques et de personnalités locales. Le gouverneur a insisté sur l’urgence d’une aide qui dépasse le simple cadre institutionnel. « Les sinistrés ont besoin de nourriture, de vêtements, mais aussi d’un soutien psychologique. Le traumatisme est immense », a-t-il souligné. Comment reconstruire une vie quand tout a été englouti en quelques heures ? La question plane sur les centres d’hébergement où des familles entières tentent de survivre.
Daniel Bumba Lubaki n’a pas ménagé ses efforts. Malgré les risques, il s’est rendu personnellement dans les quartiers les plus touchés pour évaluer les dégâts. « J’ai vu des enfants dormir à la belle étoile, des mères pleurer leurs biens perdus. Cela m’a profondément marqué », a-t-il confié. Son engagement quotidien sur le terrain a été salué, mais les défis restent colossaux. Les autorités locales continuent de recenser les sinistrés et d’identifier les zones à risque pour éviter de nouvelles tragédies.
Bernadette Mpundu, vice-présidente de la Chambre des mines, présente à la réunion, a promis un soutien concret. « Nous ne pouvons pas laisser nos concitoyens dans cette détresse. Les entreprises doivent se mobiliser », a-t-elle lancé, appelant à une réponse collective. Mais au-delà de l’urgence, c’est toute la question de la prévention qui se pose. Kinshasa, ville tentaculaire aux infrastructures souvent précaires, est régulièrement frappée par des inondations. Pourquoi les leçons du passé ne sont-elles pas tirées ?
Les sinistrés, eux, attendent des actes concrets. « Nous avons tout perdu. Nous avons besoin d’aide pour recommencer », témoigne Marie, une mère de famille rencontrée dans un centre d’hébergement. Son histoire est celle de milliers d’autres. La solidarité affichée est une lueur d’espoir, mais elle doit se traduire par des actions durables. Le gouverneur a promis un accompagnement jusqu’à la réinstallation des victimes. Reste à voir si les promesses seront tenues.
Les inondations à Kinshasa ne sont pas une fatalité. Elles révèlent les failles d’une urbanisation anarchique et d’une gestion des risques souvent négligée. Alors que la saison des pluies bat son plein, la capitale congolaise est à la croisée des chemins. Entre urgence humanitaire et nécessité de solutions structurelles, le temps presse. Car derrière les chiffres et les déclarations, ce sont des vies humaines qui sont en jeu.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
