Dans un élan de solidarité artistique poignant, les femmes artistes des beaux-arts de la République Démocratique du Congo ont transformé l’espace devant le ministère de la Culture en une vibrante scène d’expression ce mardi 15 avril 2025. Cet atelier d’exhibition en plein air, organisé à l’occasion de la Journée mondiale de l’art, répondait à l’appel vibrant de la ministre Yolande Elebe pour soutenir les militaires congolais engagés dans l’Est du pays.
Les couleurs vives des toiles se mêlaient aux murmures de la foule, créant une symphonie visuelle qui parlait plus fort que les mots. « La guerre peut obscurcir notre vision, mais l’art nous rappelle notre humanité commune », déclarait la ministre Elebe, dont les paroles résonnaient comme un mantra pour cette journée particulière. Son discours, teinté de poésie et d’espoir, a donné le ton à cet événement culturel qui transcendait le simple cadre artistique pour toucher aux cordes sensibles de la condition humaine.
Scolastique Tshiapota, présidente de l’association organisatrice, expliquait avec passion : « Nous formons un triangle sacré – l’artiste, l’œuvre et la population ». Cette trinité artistique prenait ce jour-là une dimension presque sacrée, alors que les passants s’arrêtaient, intrigués par ces tableaux qui racontaient les douleurs de l’Est avec une éloquence silencieuse. Chaque coup de pinceau semblait crier l’urgence de la paix, chaque composition visuelle devenait une prière pour la cessation des hostilités.
Le professeur Charles Kieko Ntumba, observateur attentif de la scène, ne cachait pas son admiration : « Ces femmes brisent les préjugés. Leur art n’est pas seulement esthétique, il est politique, social, humaniste ». Parmi les œuvres exposées, celle de Francine Mapitshi se distinguait particulièrement – une composition bouleversante où des mains féminines semblaient implorer le ciel, dans un geste universel de supplication pour la paix.
Venue spécialement de Goma, Edith Congane apportait avec elle l’écho direct des zones de conflit. Son tableau, chargé d’émotion brute, montrait une famille déchirée par la guerre, mais dont les regards restaient obstinément tournés vers l’espoir. « L’art doit être notre arme contre le désespoir », murmurait-elle devant son œuvre, tandis que les visiteurs s’attardaient, visiblement touchés par ce témoignage visuel.
Cet événement ne se contentait pas de célébrer la création artistique féminine en RDC. Il devenait le vecteur d’un message plus profond : celui de la résilience culturelle face à l’adversité, de la puissance pacificatrice de l’art dans un pays meurtri par les conflits répétés. Alors que le soleil déclinait sur Kinshasa, les dernières lueurs éclairaient ces œuvres comme autant de phares dans la nuit de la violence, rappelant que la culture reste le ciment indestructible de la nation congolaise.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: mediacongo.net