Dans l’est de la République démocratique du Congo, une crise humanitaire d’une brutalité inouïe se déroule sous nos yeux. Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) révèle des chiffres qui glacent le sang : près de 10 000 cas de viols et violences sexuelles enregistrés en seulement deux mois, dont la moitié concernent des enfants. Comment en est-on arrivé à cette situation intolérable ?
« Les violences sexuelles contre les enfants sont devenues une arme de guerre systématique », dénonce un responsable de l’UNICEF sous couvert d’anonymat. Dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, théâtres de violents combats entre les FARDC, les groupes d’autodéfense Wazalendo et les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, les civils paient un tribut effroyable.
Les pourparlers de Doha, initiés le 9 avril sous médiation qatarie, peinent à masquer l’urgence absolue sur le terrain. « Chaque jour de conflit supplémentaire signifie des dizaines d’enfants violés, traumatisés à vie », s’indigne une travailleuse humanitaire locale. La communauté internationale semble pourtant sourde à ces cris d’alarme.
Cette recrudescence des violences sexuelles dans les zones de conflit en RDC pose des questions cruciales sur l’efficacité des mécanismes de protection internationaux. Alors que Kinshasa et le M23 discutent à des milliers de kilomètres du drame, qui protégera concrètement ces enfants livrés à la barbarie des groupes armés ?
L’UNICEF exige des mesures immédiates : renforcement de la protection civile, accès humanitaire garanti et surtout, une pression accrue sur les parties prenantes du conflit. Mais dans l’immédiat, des milliers d’enfants congolais continuent de subir l’indicible, victimes collatérales d’un conflit qui dépasse les frontières de la RDC.
Cette situation met en lumière l’urgence d’une réponse coordonnée entre acteurs locaux et internationaux. Car derrière les chiffres « sans précédent » évoqués par l’UNICEF se cachent des destins brisés, une génération entière marquée au fer rouge par les horreurs de la guerre. Jusqu’à quand ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd