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Mbuji-Mayi assoiffée : la crise de l’eau plonge la ville dans une bataille quotidienne pour la survie

À Mbuji-Mayi, la soif devient une bataille quotidienne. Dans les rues de la capitale du Kasaï-Oriental, des centaines de femmes, d’hommes et d’enfants arpentent les quartiers à la recherche d’un bien précieux devenu rare : l’eau potable. Depuis près d’un mois, la ville traverse une crise hydrique sans précédent, plongeant ses habitants dans une situation de détresse croissante.

« Je dois me lever à 4h du matin pour espérer avoir de l’eau au robinet public. Hier, j’ai attendu six heures avant de remplir mes deux bidons », témoigne Marie, mère de cinq enfants, le visage marqué par l’épuisement. Comme elle, des milliers de Mbujimayiens subissent cette pénurie qui transforme chaque jour en parcours du combattant.

Les prix ont flambé de manière vertigineuse. Un bidon de 20 litres, qui coûtait 500 francs congolais, se négocie désormais entre 1 500 et 2 000 francs. Une augmentation qui pèse lourd sur des budgets déjà fragilisés. « Comment nourrir sa famille quand il faut dépenser autant juste pour boire ? », s’interroge un père de famille rencontré près d’une fontaine publique.

Face à cette situation, certains n’ont d’autre choix que de se tourner vers des solutions risquées. « Je vais chercher de l’eau à la rivière le soir après le travail, même si je sais que ce n’est pas propre », confie un jeune homme, résigné. Une pratique qui inquiète les acteurs de santé publique, redoutant une recrudescence des maladies hydriques.

La REGIDESO, société nationale de distribution d’eau, pointe du doigt une double crise énergétique. « La SNEL ne fournit plus assez d’électricité pour faire fonctionner nos pompes », explique Didier Mbudi Lelo, directeur régional de l’institution. À cela s’ajoute la panne d’un groupe motopompe crucial, réduisant la production d’eau de 900 à seulement 400 mètres cubes par heure.

La situation s’est encore aggravée avec la coupure du courant provenant de la centrale hydroélectrique de Tshibidi, habituellement principale pourvoyeuse d’énergie dans la région. Un coup dur pour une ville qui peine déjà à maintenir ses services essentiels.

« Nous distribuions l’eau sept heures par jour dans les zones élevées. Aujourd’hui, nous sommes réduits à trois heures », déplore le responsable de la REGIDESO. Une ration insuffisante pour une population estimée à plusieurs millions d’habitants.

Derrière ces chiffres techniques se cache une réalité humaine dramatique. « Il est impensable de voir Mbuji-Mayi manquer d’eau en 2025 », s’indigne un jeune rencontré près d’un point d’eau. Sa colère reflète le sentiment général d’abandon qui gagne la population.

Cette crise met en lumière les failles structurelles du système d’approvisionnement en eau dans la région. Alors que les autorités promettent des solutions, les habitants, eux, continuent leur quête quotidienne du précieux liquide. Entre temps, le spectre d’une crise sanitaire majeure plane sur la ville, rappelant l’urgence d’une action concertée et efficace.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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