La République démocratique du Congo, souvent qualifiée de « scandale géologique », est une fois de plus au centre d’un débat crucial sur la gouvernance de ses ressources minières. Du 15 au 17 avril, Kinshasa accueille un dialogue national réunissant acteurs étatiques et non étatiques, dans l’objectif de réformer en profondeur un secteur minier marqué par l’exploitation illégale et les conflits.
Ce forum de trois jours, soutenu par des partenaires internationaux comme la Coopération allemande et l’Ambassade des Pays-Bas, se concentre sur l’élaboration de stratégies pour lutter contre les minerais du sang. Ces ressources, au lieu d’être un levier de développement, alimentent trop souvent des cycles de violence dans l’Est du pays et la région des Grands Lacs.
Patient Bashombe, coordonnateur national du Comité de crise pour la paix et la sécurité en RDC, dresse un constat amer : « Nos richesses minières attirent davantage de problèmes que de solutions pour les Congolais ». Une réalité qui explique l’urgence d’une approche citoyenne de la gouvernance minière, comme l’a souligné la Première ministre Judith Suminwa.
Transparence et traçabilité : les piliers de la réforme
Le ministre des Mines, Kizito Pakabomba, a présenté les avancées d’un vaste chantier de réformes. « Des progrès notables ont été réalisés en matière de transparence, de traçabilité et de responsabilisation des acteurs », a-t-il affirmé. Pour Magnus Schmid, coordinateur du cluster Mines à la Coopération allemande, la mise en place d’un système de traçabilité fiable dans l’Est du pays est une priorité absolue.
Mais comment transformer ces engagements en résultats concrets ? Les participants, venus de plusieurs provinces, analysent les impacts socio-économiques de l’exploitation illégale. Leurs recommandations pourraient redessiner la carte minière de la RDC, avec en ligne de mire une exploitation durable et responsable.
La société civile, acteur clé du changement
Judith Suminwa a salué le rôle central de la société civile dans ce dialogue : « Vous êtes au plus près des communautés, témoins des violations mais aussi des espoirs enfouis dans nos villages ». Cette reconnaissance marque un tournant dans l’approche congolaise des ressources naturelles, qui ne peut plus être l’apanage des seuls technocrates.
Alors que la RDC cherche à concilier développement économique et stabilité régionale, ce dialogue pourrait poser les bases d’une nouvelle ère pour le secteur minier. Reste à voir si ces assises déboucheront sur des mesures concrètes, capables de transformer le potentiel minier en véritable levier de croissance pour les populations congolaises.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net