Dans un contexte de crise sécuritaire persistante dans l’est de la RDC, la Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire, Marie-Thérèse Sombo, a choisi l’Université de Lubumbashi (UNILU) comme cadre d’un message fort adressé à la jeunesse estudiantine. Lors d’une séance publique tenue à l’amphithéâtre Prof Kalaba, elle a appelé les étudiants à devenir des « sentinelles du pays », vigilants face aux infox et engagés pour la cohésion nationale.
« Vous êtes une armée numérique », a-t-elle lancé, soulignant le rôle crucial que jouent les jeunes dans la défense des intérêts nationaux, notamment en ligne. Dans un pays où les divisions internes ont souvent servi de levier aux agressions extérieures, son discours visait à éveiller les consciences sur les dangers des manipulations et des conflits communautaires.
Mais pourquoi ce message trouve-t-il un écho particulier à Lubumbashi, cœur économique du Haut-Katanga ? La réponse tient peut-être à la position stratégique de cette région, riche en ressources naturelles, souvent convoitée. La ministre a rappelé que les « ennemis du Congo » profitent des querelles internes pour avancer leurs pions. « Un Congo uni ne laisse aucune brèche aux mercenaires », a-t-elle martelé, appelant les étudiants à dénoncer toute tentative de déstabilisation.
Ce discours s’inscrit dans une tournée nationale qui a déjà conduit la ministre dans le Kongo-Central, la Tshopo et Kinshasa. Partout, le même leitmotiv : inculquer aux étudiants un patriotisme éclairé, capable de résister aux manipulations. Une approche pédagogique qui interroge : jusqu’où les universités peuvent-elles servir de rempart contre les crises ?
Les réactions parmi les étudiants de l’UNILU ont été mitigées. Si certains saluent cette initiative, d’autres s’interrogent sur la concrétisation de ces nobles intentions. « Le patriotisme, c’est bien, mais qu’en est-il des bourses et des conditions d’études ? », lance un étudiant sous couvert d’anonymat. Une question qui rappelle que la mobilisation patriotique ne peut faire abstraction des défis quotidiens auxquels fait face la jeunesse congolaise.
Alors que la RDC traverse une période critique, le message de Marie-Thérèse Sombo résonne comme un appel à l’unité. Mais au-delà des mots, c’est la capacité des autorités à créer un environnement propice à l’épanouissement de cette jeunesse qui déterminera l’impact réel de cette campagne. Les étudiants seront-ils simplement des sentinelles ou aussi des acteurs clés du développement national ? L’avenir le dira.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd