Le gouvernement de la République Démocratique du Congo a franchi une étape significative dans la réforme du secteur des finances et des transports lors de sa 39e réunion du conseil des ministres. Trois projets de décrets majeurs, présentés par le ministre des Finances Doudou Fwamba, ont été adoptés, marquant un tournant dans la gestion des contraventions routières, des fourrières et de la fiscalité des entreprises.
Le premier texte, portant sur la vidéoverbalisation des contraventions routières, introduit une modernisation sans précédent dans le contrôle du trafic. Ce mécanisme technologique permettra d’identifier et de sanctionner automatiquement les infractions, réduisant ainsi les contacts directs entre usagers de la route et forces de l’ordre. Une mesure qui pourrait considérablement diminuer les pratiques de corruption routière qui minent la confiance des citoyens.
Le deuxième décret révolutionne la gestion des fourrières automobiles, un secteur longtemps gangrené par des pratiques opaques. En encadrant strictement les conditions d’exploitation de ces lieux de rétention, le gouvernement entend mettre fin aux abus dont sont victimes les automobilistes. Rappelons qu’à Kinshasa, le phénomène « Kikalungu » – cette pratique illégale de confiscation de véhicules contre rançon – continue de sévir malgré les injonctions répétées des autorités.
Le troisième texte, peut-être le plus technique mais non moins crucial, concerne la réévaluation légale des actifs immobilisés des entreprises. Face à l’inflation galopante et à la dépréciation du franc congolais, cette mesure fiscale permettra aux entreprises d’ajuster la valeur comptable de leurs immobilisations, atténuant ainsi l’impact négatif de l’érosion monétaire sur leur bilan.
Ces réformes interviennent dans un contexte où la régulation du secteur des transports en RDC, particulièrement à Kinshasa, fait face à d’importants défis. L’année dernière, le commissaire provincial de police Blaise Kilimbalimba avait tenté de mettre fin aux abus liés aux fourrières, sans succès durable. Les nouveaux décrets pourraient-ils enfin apporter une solution structurelle à ces problèmes chroniques ?
Les observateurs économiques soulignent l’importance de ces mesures pour l’économie congolaise. La rationalisation du secteur des transports et l’assainissement des pratiques fiscales constituent des leviers essentiels pour améliorer le climat des affaires. Reste à voir maintenant comment ces textes seront appliqués sur le terrain, dans un pays où l’écart entre la loi et sa mise en œuvre reste souvent problématique.
Ces avancées législatives témoignent de la volonté des autorités de moderniser l’administration publique et de lutter contre les pratiques préjudiciables à l’économie nationale. Elles s’inscrivent dans la droite ligne des réformes engagées pour améliorer la gouvernance économique et faciliter la vie des entreprises et des citoyens.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd