Dans un geste de solidarité remarquable, l’Église anglicane du diocèse de Bukavu a tendu la main à 250 ménages de déplacés de guerre, victimes des violents affrontements armés dans les territoires de Kalehe, Bunyakiri, Kalonge et Katana. Ces familles, ayant tout perdu dans leur fuite éperdue, ont trouvé refuge dans des familles d’accueil à Bagira, une commune de Bukavu en proie à l’afflux massif de personnes déplacées.
« Nous avons tout laissé derrière nous », confie une mère de famille, les yeux emplis d’une lassitude indicible. Comme elle, des centaines d’autres ont reçu des kits de survie composés de vivres et d’articles ménagers de première nécessité. Chaque ménage s’est vu remettre 25 kg de riz et de farine de maïs, 5 kg de haricots, de l’huile végétale, du sel, du savon, ainsi que des ustensiles de cuisine incluant casseroles et assiettes.
Cette action humanitaire s’inscrit dans la vision d’un « évangile holistique » prôné par Mgr Bahati Balibusane, responsable du diocèse. « L’Église ne se contente pas de prêcher la parole, elle agit concrètement face à la détresse humaine », explique-t-il. Les moyens mobilisés proviennent notamment de l’Église sœur d’Allemagne et des collectes organisées auprès des fidèles locaux.
Mais comment répondre à l’ampleur des besoins ? Bukavu compte des milliers de déplacés disséminés dans ses trois communes. Après Bagira, l’Église anglicane prévoit d’étendre son assistance à Kadutu et Ibanda. Une goutte d’eau dans l’océan des besoins, alors que les conflits armés continuent de jeter sur les routes des populations entières dans l’Est de la RDC.
Cette initiative soulève des questions cruciales sur la prise en charge des déplacés internes en RDC. Si l’action des Églises comble partiellement les carences de l’État, elle met en lumière l’urgence d’une réponse structurelle à cette crise humanitaire persistante. À quand une solution durable pour ces familles condamnées à l’exil dans leur propre pays ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net