Dans une atmosphère empreinte de recueillement et de ferveur religieuse, Mgr Melchisédech Sikuli Paluku, évêque du diocèse catholique de Butembo-Beni, a livré un message poignant lors de la messe des Rameaux célébrée dimanche 13 avril à Butembo, dans la province troublée du Nord-Kivu. Face à une assemblée de fidèles venus chercher réconfort et guidance, le prélat a lancé un vibrant appel à l’espérance, malgré les défis socio-économiques et sécuritaires qui accablent la région.
« Nous ne devons jamais perdre la foi quoi qu’il nous arrive. Même quand tout semble sombre, Dieu ne peut jamais nous abandonner », a-t-il déclaré d’une voix empreinte d’une conviction profonde. Ces paroles résonnent comme un baume sur les plaies d’une population meurtrie par des années de conflits et d’instabilité. Comment ne pas être touché par cette exhortation à garder espoir, alors que le Kivu reste en proie à des violences récurrentes ?
Mgr Sikuli Paluku n’a pas éludé les réalités difficiles auxquelles font face les habitants de cette région. Entre les attaques des groupes armés, les déplacements forcés de populations et une économie locale en berne, les raisons de désespérer ne manquent pas. Pourtant, l’évêque a choisi de mettre en avant la résilience des communautés locales. « Le mal n’aura pas le dernier mot de l’histoire », a-t-il affirmé avec force, rappelant ainsi la dimension spirituelle du combat quotidien que mènent les Congolais du Nord-Kivu.
Ce message d’espérance prend une résonance particulière à l’aube de la Semaine sainte, période cruciale du calendrier liturgique catholique. Alors que les chrétiens du monde entier commémorent les derniers jours du Christ avant sa résurrection, ceux du Kivu sont invités à voir dans ces célébrations un symbole de renaissance possible pour leur région. La Semaine sainte, qui débute avec le dimanche des Rameaux rappelant l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, pourrait-elle inspirer un nouveau chapitre pour Butembo et ses environs ?
L’évêque a également exprimé sa profonde compassion envers les victimes souvent oubliées des conflits dans l’est de la RDC. Son appel à devenir « des témoins de l’espérance » s’adresse particulièrement aux jeunes, tentés par l’exil ou la radicalisation face au manque de perspectives. Dans une région où la foi catholique reste un ciment social important, ce discours vise à renforcer la cohésion communautaire face aux divisions instrumentalisées par les acteurs des conflits.
Alors que la RDC traverse une période politique et économique complexe, les paroles de Mgr Sikuli Paluku rappellent l’importance des leaders religieux dans le maintien du lien social. Son message, à la fois spirituel et éminemment politique, interroge : comment construire l’avenir du Nord-Kivu sans cette espérance tenace qui permet aux populations de tenir malgré tout ? À l’heure où les actualités internationales semblent avoir oublié les crises persistantes dans l’est du Congo, cette homélie sonne comme un rappel à la communauté mondiale de ne pas abandonner cette région aux mains de l’obscurité.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net