Dans une région où chaque déclaration peut enflammer les tensions, la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a choisi de répondre fermement aux accusations du M23, ce groupe rebelle qui continue de semer le trouble dans l’Est de la RDC. Les allégations selon lesquelles la mission SAMIDRC mènerait des opérations conjointes avec les FARDC, les combattants du FDLR et les Wazalendo contre le M23 à Goma ont été catégoriquement rejetées par l’organisation régionale.
Dans un communiqué publié ce lundi 14 avril, la SADC a qualifié ces accusations d’« inexactes et trompeuses », soulignant que sa mission respecte scrupuleusement son mandat. « La SAMIDRC est actuellement engagée dans un retrait structuré du territoire congolais, conformément aux directives de notre sommet des chefs d’État », a-t-elle précisé. Une réponse qui tombe à pic, alors que les rumeurs et les fausses informations continuent de circuler dans cette région en proie à l’instabilité.
La SADC a également réaffirmé son attachement aux engagements pris lors de la rencontre consultative du 28 mars 2025 à Goma, où elle s’était entretenue avec la direction du M23. Une rencontre qui, visiblement, n’a pas suffi à calmer les esprits. L’organisation appelle désormais toutes les parties à « s’abstenir de diffuser de fausses informations » et à œuvrer de manière responsable pour la paix dans l’Est de la RDC. Un vœu pieux dans un contexte où la désinformation est souvent utilisée comme une arme de guerre.
Mais au-delà des déclarations, que cache réellement cette escalade verbale ? Le M23, qui contrôle toujours plusieurs zones du Nord-Kivu, semble chercher à discréditer la présence de la SADC sur le terrain. Une stratégie qui pourrait viser à justifier ses propres actions ou à rallier des soutiens internationaux. De son côté, la SADC tente de préserver sa crédibilité, alors que son retrait progressif soulève des questions sur l’avenir sécuritaire de la région.
Dans ce jeu d’échecs géopolitique, les populations locales, elles, paient le prix fort. Les combats sporadiques, les déplacements massifs et les violations des droits humains continuent de marquer le quotidien des habitants du Nord-Kivu. La SADC, malgré ses bonnes intentions, parait bien impuissante face à l’enchevêtrement des intérêts et des alliances dans cette crise qui perdure.
Alors que les tensions persistent, une question demeure : qui, finalement, tire les ficelles de cette guerre par procuration ? Les déclarations de la SADC, aussi fermes soient-elles, suffiront-elles à rétablir la confiance et à apaiser les esprits ? Rien n’est moins sûr. Dans l’Est de la RDC, les mots ont souvent moins de poids que les armes.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net