Dans un contexte où les entreprises publiques en RDC étaient devenues l’arène privilégiée des règlements de comptes politiques, le président Félix Tshisekedi a pris une mesure forte lors du dernier Conseil des ministres. Désormais, toute suspension de mandataire public devra obtenir son approbation préalable, mettant ainsi fin à une pratique opaque qui minait la stabilité institutionnelle.
Cette décision, saluée par la presse kinoise ce lundi 14 avril 2025, marque un tournant dans la gouvernance des entreprises publiques en RDC. « Suspension des mandataires publics, Félix Tshisekedi met fin à l’arbitraire », titre EcoNews, soulignant comment le Chef de l’État a coupé court à ce qu’il qualifie de « jeu macabre » des suspensions opaques.
L’analyse des différents médias révèle une réalité troublante : les entreprises du Portefeuille de l’État s’étaient transformées en véritables « trophées de positionnement » politique. Selon Le Quotidien, « il suffisait de ne pas être en bonne odeur avec le ministre de tutelle ou de ne pas appartenir à son regroupement politique pour écoper d’une sanction au lendemain incertain ». Une pratique qui, au-delà de sa dimension politique, fragilisait considérablement le fonctionnement des institutions publiques.
Cette réforme s’inscrit dans une volonté affichée de stabilisation politique en RDC. Comme le note Infos 27, le président Tshisekedi entend ainsi « freiner les actes précipités qui nourrissent l’instabilité sociale ». La mesure vise à restaurer une gouvernance plus responsable tout en protégeant la paix sociale, dans un pays où les tensions politiques peuvent rapidement dégénérer.
Mais cette centralisation du pouvoir de suspension entre les mains du président ne risque-t-elle pas de créer une nouvelle forme de dépendance politique ? Si Congo Nouveau y voit une garantie pour « le fonctionnement harmonieux des institutions », certains observateurs pourraient s’interroger sur les implications à long terme de cette concentration du pouvoir décisionnel.
Parallèlement à cette réforme interne, la diplomatie congolaise montre des signes d’activité. Le Phare rapporte en effet une nouvelle dynamique de coopération entre Kinshasa et Dakar, matérialisée par la visite du ministre sénégalais de l’Économie. Si le contenu exact des discussions reste confidentiel, La Tempête des Tropiques révèle que la candidature du Sénégal à la présidence de la Banque africaine de développement a été évoquée.
Entre réformes internes et ouverture internationale, le pouvoir congolais semble jouer sur plusieurs tableaux. Reste à savoir si cette nouvelle approche en matière de gestion des mandataires publics permettra effectivement de consolider les institutions en RDC, ou si elle ne fera que déplacer les lignes de fracture dans un paysage politique toujours aussi mouvementé.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net