Après quatre jours de pénurie, l’eau coule enfin à nouveau dans certains robinets de Kinshasa. Un soulagement pour des milliers de ménages qui avaient dû recourir à des solutions alternatives, souvent coûteuses et peu sûres, pour s’approvisionner en eau potable. Dans les quartiers Est et le centre de la capitale congolaise, la reprise de la distribution a été accueillie avec un mélange de joie et d’inquiétude. Joie de voir revenir l’eau courante, mais inquiétude quant à la durabilité de cette reprise.
« Nous avons passé quatre jours très difficiles », témoigne Mama Sophie, habitante de la commune de Limete. « J’ai dû acheter de l’eau à des revendeurs à des prix exorbitants, et je ne suis même pas sûre de sa qualité. Aujourd’hui, voir l’eau couler du robinet, c’est comme une bénédiction. » Comme elle, des milliers de Kinois ont souffert de cette interruption, rappelant une fois de plus la précarité des services de base dans la capitale.
Les causes de cette pénurie restent floues. Problème technique ? Dérèglement dans la chaîne d’approvisionnement ? Les autorités n’ont pas encore communiqué officiellement sur les raisons de cette coupure. Pourtant, cette situation pose des questions cruciales sur la gestion des infrastructures hydrauliques à Kinshasa, une ville où l’accès à l’eau potable reste un défi quotidien pour de nombreux habitants.
La reprise, bien que partielle, est un pas dans la bonne direction. Mais jusqu’à quand ? Les Kinois, habitués aux coupures intempestives, restent méfiants. « On espère que cette fois, ça va durer », soupire un habitant de la Gombe, qui préfère garder l’anonymat. « Mais on sait que le problème peut revenir à tout moment. »
Cette situation met en lumière les enjeux liés à l’accès à l’eau en RDC, un droit fondamental encore loin d’être une réalité pour tous. Alors que la population de Kinshasa ne cesse de croître, les infrastructures, elles, peinent à suivre. Les autorités sont-elles prêtes à relever ce défi ? La question mérite d’être posée, alors que les pénuries d’eau risquent de se multiplier avec les effets du changement climatique.
En attendant, les habitants des quartiers concernés par la reprise peuvent souffler. Mais pour combien de temps ? La balle est désormais dans le camp des autorités compétentes, qui doivent tout mettre en œuvre pour garantir un approvisionnement continu et de qualité. Car l’eau, c’est la vie. Et à Kinshasa, cette vie est encore trop souvent perturbée par des coupures qui plongent les populations dans des situations extrêmement difficiles.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: RTNC