Dans une harmonie spirituelle qui transcende les frontières, le Dimanche des Rameaux et de la Passion a embrasé les cœurs des fidèles à travers le monde ce 13 avril 2025. Si Jérusalem, berceau du christianisme, a naturellement capté l’attention universelle, Kinshasa a répondu avec une ferveur toute congolaise à cet appel liturgique. La capitale de la RDC s’est parée de recueillement et de ferveur, transformant ses artères en chemins de méditation.
À Jérusalem, les oliviers séculaires ont tremblé sous les mains des pèlerins, leurs branches agitées comme autant de témoignages vivants de la tradition bimillénaire. Les processions ont reconstitué avec émotion l’entrée messianique, cette marche triomphale vers le destin tragique qui scella le sort de l’humanité selon la foi chrétienne. Les chants en araméen moderne se mêlaient aux prières en mille langues, rappelant l’universalité de cet événement fondateur.
Mais c’est à Kinshasa que notre regard s’est particulièrement attaché. Dès les premières lueurs de l’aube, les paroisses de l’archidiocèse ont accueilli des flots de fidèles, leurs rameaux de palme tressés avec art, symboles fragiles d’une allégeance éternelle. Les églises, habituellement vastes, semblaient rétrécir sous la pression de la foule, tant la dévotion populaire était palpable. Les voix kinoises, réputées pour leur puissance mélodique, ont porté les cantiques jusqu’aux cieux, mêlant rythmes traditionnels et mélodies grégoriennes dans une symphonie sacrée unique.
À la paroisse Saint-Maximine Col ben, l’homélie a résonné comme un appel à la transcendance dans le quotidien. « Le chemin des Rameaux mène inévitablement à celui de la Croix », a rappelé l’officiant, soulignant combien la célébration ne saurait se limiter à un folklore religieux. Son message, profondément ancré dans les réalités congolaises, a lié le sacrifice christique aux défis contemporains : « Comme le Christ a porté sa croix, nous devons porter nos frères en souffrance. Comme il a pardonné, nous devons briser les cycles de violence. »
Cette célébration à Kinshasa n’était pas qu’un rituel : elle s’est imposée comme une leçon de résilience pour une société en quête de repères. Les fidèles, jeunes et moins jeunes, ont semblé puiser dans ces moments une force neuve. Les rameaux, bénis puis emportés dans les foyers, deviendront autant de rappels silencieux de cet engagement spirituel.
Alors que la Semaine Sainte s’ouvre, la ferveur kinoise témoigne de la vitalité du christianisme en RDC. Dans une nation souvent éprouvée, ces manifestations de foi collective rappellent que la spiritualité demeure un ciment social indéfectible. Les échos des « Hosanna » lancés ce dimanche résonneront longtemps, bien après que les dernières palmes se seront desséchées.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: RTNC