Dans un mouvement politique qui ne manquera pas de faire parler, la nomination de Guy Loando Mboyo au présidium de l’Union sacrée de la nation suscite un enthousiasme palpable dans la province de la Tshuapa. Une coalition de députés nationaux, provinciaux, sénateurs et notables locaux a exprimé sa satisfaction dans une déclaration officielle transmise à Radio Okapi ce samedi 12 avril. Cette réaction unanime souligne l’importance stratégique de cette nomination dans le paysage politique congolais.
Les élus de la Tshuapa n’ont pas manqué de rendre hommage au président Félix Tshisekedi pour ce qu’ils considèrent comme une « marque de confiance » envers un « digne fils du terroir ». Cette formulation, empreinte de régionalisme assumé, interroge sur les calculs politiques sous-jacents à cette nomination. Le Chef de l’État joue-t-il la carte provinciale pour consolider sa base électorale ? La référence répétée à l’Union sacrée, présentée comme garante de « l’unité, la paix et le développement équilibré », semble en tout cas répondre à une stratégie de communication bien rodée.
Le soutien affiché à Guy Loando Mboyo, ministre d’État chargé de l’Aménagement du territoire, dépasse la simple courtoisie protocolaire. Les élus de la Tshuapa vantent son « parcours, engagement et leadership » comme source d’une « nouvelle dynamique » provinciale. Derrière ces louanges se profile peut-être l’espoir d’un rééquilibrage des investissements publics vers cette région souvent perçue comme marginalisée. La nomination d’un natif de la Tshuapa à un poste stratégique pourrait-elle amorcer un changement dans la répartition des ressources nationales ?
Plus surprenant, la déclaration se termine par un hommage appuyé aux FARDC et aux combattants Wazalendo, salués pour leur « esprit patriotique » dans la défense de l’intégrité territoriale. Ce passage, qui pourrait sembler anodin, prend une résonance particulière dans le contexte sécuritaire actuel de la RDC. Les élus de la Tshuapa semblent ainsi vouloir positionner leur province comme un bastion du patriotisme, tout en rappelant subtilement les enjeux sécuritaires qui pèsent sur l’ensemble du territoire national.
Cette prise de position collective révèle les rouages complexes de la politique provinciale en RDC. Entre allégeance au pouvoir central et défense des intérêts locaux, les élus de la Tshuapa manient avec habileté le double langage politique. Reste à savoir si cette nomination marquera un tournant dans la représentativité des provinces éloignées du centre de pouvoir, ou si elle ne constituera qu’un épisode de plus dans le grand théâtre politique congolais.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net