Le Projet pour la stabilisation de l’Est de la RDC (STEP), lancé en 2013-2014 avec un financement de 595 millions USD de la Banque mondiale, arrive à son terme en juin 2025. À moins de trois mois de la clôture, les parties prenantes se sont réunies à Kinshasa pour dresser un bilan exhaustif de cette initiative majeure. Ce programme ambitieux, mis en œuvre dans treize provinces, a transformé le quotidien de milliers de Congolais grâce à des infrastructures socio-économiques revitalisées et un soutien direct aux ménages vulnérables.
Les témoignages des bénéficiaires illustrent l’impact tangible du projet. Des élèves et enseignants ont souligné l’amélioration des conditions d’apprentissage et de travail, grâce à la réhabilitation ou la construction de plus de 4 000 infrastructures dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’assainissement et de l’accès à l’eau potable. « Dans le domaine économique, nous avons aussi construit plusieurs marchés dans les provinces d’intervention », a précisé François Kabemba, chargé des opérations du projet STEP. Ces réalisations physiques s’accompagnent d’un renforcement des capacités des comités locaux de développement, désormais reconnus comme interlocuteurs crédibles pour dialoguer avec l’État et les partenaires au développement.
Le second volet du projet, axé sur les filets sociaux, a également marqué les esprits. Les travaux à haute intensité de main-d’œuvre (THIMO) et les transferts monétaires inconditionnels (TMI) ont bénéficié à 800 000 ménages, dont 277 232 à Kinshasa, particulièrement durant la crise de la COVID-19. « Près de 600 000 autres bénéficiaires sont répartis dans six provinces du pays », a ajouté François Kabemba. Ces interventions ont permis d’organiser plus de 600 000 ménages en groupements de producteurs, dynamisant ainsi les secteurs de l’agriculture et de l’élevage.
Pour Sylas Nkongolo, chargé de projet à la Cellule de suivi des projets et programmes (CSPP), le STEP représente un modèle à capitaliser. « Cela concerne tant la méthodologie de mise en œuvre, les stratégies de communication et de vulgarisation, que les mécanismes d’appropriation locale et de pérennisation des acquis », a-t-il insisté. Cette capitalisation est d’autant plus cruciale que la Banque mondiale entame une mission de supervision pour évaluer les activités encore en cours, notamment dans la province du Kwango.
Le projet STEP, déployé dans des provinces comme le Nord-Kivu, l’Ituri, le Tanganyika, ou encore le Kongo Central, cible les communautés vulnérables touchées par des crises récurrentes. En promouvant la gouvernance locale, il a contribué à stabiliser des régions fragilisées par les conflits et les déplacements forcés. Alors que le projet s’achève, la question de la pérennisation de ses acquis reste plus que jamais d’actualité. Les leçons tirées de cette expérience pourraient inspirer de futures initiatives de développement en RDC, un pays où les besoins en infrastructures et en soutien socio-économique restent immenses.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd