Dans une région marquée par des années de conflits et d’instabilité, une lueur d’espoir se dessine à Beni, chef-lieu provisoire du Nord-Kivu. Deux projets majeurs, financés par les fonds de cohérence de la MONUSCO et des partenaires internationaux, ont été officiellement lancés ce samedi 12 avril 2025. Ces initiatives, baptisées Muda wa Amani II et Responsive Stabilisation Through Transition (RESET), ambitionnent de redonner un souffle de paix et de développement à des communautés meurtries.
Le projet Muda wa Amani II, porté par l’ONG suisse HEKS-EPER, et le projet RESET, coordonné par Mercy Corps avec un financement de 13 millions de dollars américains, s’étendront sur trois ans. Ils cibleront huit chefferies du territoire d’Irumu en Ituri et les quatre communes de la ville de Beni. Mais au-delà des chiffres, que représentent réellement ces projets pour les populations locales ?
« Nous avons besoin de paix, mais aussi de moyens pour vivre dignement », confie un habitant de Beni, sous couvert d’anonymat. Cette double aspiration résume bien les objectifs de ces programmes : renforcer la cohésion sociale, favoriser la réintégration socioéconomique et promouvoir une gouvernance inclusive. Des mots qui prennent tout leur sens dans une région où les jeunes, souvent enrôlés de force dans des groupes armés, cherchent désespérément une alternative à la violence.
Lors de la cérémonie de lancement, Jean de Dieu Ntanga Ntita, coordonnateur national du Programme de désarmement, démobilisation, réinsertion communautaire et stabilisation (PDDRC-S), a lancé un appel poignant aux porteurs d’armes illégales : « Le moment est venu de déposer les armes. La communauté vous observe, la nation vous tend la main. » Un message fort, relayé par Khaled Ibrahim, représentant de la section DDR-S de la MONUSCO, qui a réaffirmé le soutien multiforme des partenaires internationaux.
Concrètement, ces projets s’articuleront autour de trois axes majeurs : le dialogue communautaire pour apaiser les tensions locales, la création d’opportunités économiques pour les jeunes à risque, et le développement agricole via l’augmentation de la production et l’accès aux marchés. Des initiatives qui, si elles sont bien menées, pourraient changer le visage de cette région longtemps marginalisée.
Mais les défis restent immenses. Comment s’assurer que ces fonds atteindront réellement les bénéficiaires ? Comment éviter que ces projets ne tombent dans les travers de la bureaucratie ou de la corruption ? Autant de questions qui hantent les esprits dans une région où les promesses de développement ont souvent été trahies.
Pourtant, l’espoir persiste. Pour ces communautés du Nord-Kivu et de l’Ituri, ces projets représentent peut-être la dernière chance de tourner la page des conflits et d’écrire un nouveau chapitre, fait de paix et de prospérité. Reste à savoir si les acteurs locaux et internationaux sauront saisir cette opportunité historique.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
