Dans un contexte de tensions persistantes dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), une nouvelle attaque armée a visé l’hôpital Kyeshero de Goma, suscitant l’indignation de la communauté humanitaire. Médecins Sans Frontières (MSF), présente sur place, a vivement condamné cet incident survenu le 7 avril dernier, perpétré par des hommes armés identifiés comme membres de la rébellion M23/AFC.
Selon les témoignages recueillis, une vingtaine d’assaillants ont fait irruption dans l’enceinte de l’établissement médical, semant la panique parmi les patients et le personnel soignant. À la recherche de personnes déplacées réfugiées dans l’hôpital, ils ont ouvert le feu à proximité des services de soins, causant des dégâts matériels et humains considérables. Plusieurs balles ont atteint les locaux, faisant un mort et trois blessés parmi les civils, tandis que deux membres du personnel médical ont été violemment agressés.
Margot Grelet, coordinatrice des urgences de MSF au Nord-Kivu, n’a pas caché sa consternation face à cette attaque : « L’usage de la force et des armes dans l’enceinte de cet hôpital a transformé une structure médicale en une zone dangereuse. Ces événements sont inacceptables », a-t-elle déclaré, rappelant le caractère sacré des établissements de santé en période de conflit.
Cette attaque s’inscrit dans une série inquiétante de violences ciblant les structures sanitaires dans les provinces du Nord et Sud-Kivu. Depuis le début de l’année 2025, MSF a déjà enregistré au moins quinze incidents similaires, dont certains ont coûté la vie à des humanitaires. Le 20 février dernier à Masisi Centre, Jerry Muhindo Kavali, employé de MSF, a succombé à ses blessures après avoir été touché par balle. Un mois plus tard, à Walikale, des tirs croisés entre les FARDC et le M23/AFC ont endommagé une base de l’organisation.
Face à cette escalade de violence, MSF rappelle avec force les principes du droit international humanitaire, qui protègent les hôpitaux et leur personnel en temps de guerre. L’organisation lance un appel pressant à toutes les parties prenantes du conflit pour qu’elles respectent ces règles fondamentales et garantissent la sécurité des soignants et des patients.
Malgré des conditions sécuritaires de plus en plus précaires, MSF réaffirme sa détermination à poursuivre ses activités médicales dans l’est de la RDC, où la crise humanitaire ne cesse de s’aggraver. Les équipes sur place continuent de soutenir notamment l’Unité Nutritionnelle de Traitement Intensif (UNTI) de l’hôpital Kyeshero, tout en alertant sur la détérioration alarmante de la situation dans cette région en proie à des conflits récurrents.
Cette nouvelle attaque soulève des questions cruciales sur la protection des civils et des infrastructures médicales dans les zones de conflit en RDC. Jusqu’à quand la communauté internationale restera-t-elle spectatrice de ces violations répétées du droit humanitaire ? La réponse à cette question pourrait bien déterminer l’avenir de milliers de Congolais pris au piège de cette violence endémique.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd