La ville de Lubumbashi, capitale du Haut-Katanga, a été le cadre d’une initiative gouvernementale d’envergure ce samedi 12 avril 2025. La ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire, la professeure Marie-Thérèse Sombo, a lancé officiellement le « front scientifique contre l’agression rwandaise », une réponse intellectuelle et organisée face aux menaces persistantes qui pèsent sur la souveraineté de la République Démocratique du Congo. Cette démarche, qui s’inscrit dans un contexte de tensions régionales accrues, vise à mobiliser la communauté universitaire dans la défense de l’intégrité territoriale.
Accueillie par les autorités provinciales, dont le gouverneur du Haut-Katanga et le président de l’Assemblée provinciale, la ministre a insisté sur le rôle crucial des intellectuels congolais dans ce combat. « L’université n’est pas seulement un lieu de savoir, mais aussi un creuset pour l’éveil patriotique », a-t-elle déclaré devant une assistance composée d’étudiants, d’enseignants et de cadres de l’UDPS, tous visiblement déterminés à répondre à l’appel.
Le lancement officiel de ce front scientifique est prévu pour ce lundi à l’Université de Lubumbashi, une institution qui se trouve ainsi au cœur de la stratégie gouvernementale. La ministre a profité de l’occasion pour relayer un message du président Félix Antoine Tshisekedi, appelant la jeunesse estudiantine à s’engager dans une formation paramilitaire. « La défense de notre pays ne peut reposer uniquement sur nos forces armées. Chaque citoyen, et particulièrement notre jeunesse, doit être prêt à contribuer », a-t-elle martelé, soulignant ainsi l’urgence de la situation dans l’est du pays.
Cette annonce intervient dans un contexte où les tensions avec le Rwanda et les activités du M23/AFC continuent de menacer la stabilité de la RDC. En mobilisant à la fois les intellectuels et les jeunes, le gouvernement semble vouloir élargir son front de résistance, combinant stratégie militaire et mobilisation citoyenne. La ministre, par ailleurs cadre de l’UDPS, a également appelé à l’unité au sein de son parti, rappelant que la cohésion nationale est un impératif dans cette période critique.
Cette initiative marque-t-elle un tournant dans la réponse congolaise à l’agression rwandaise ? Si l’idée d’un front scientifique peut paraître novatrice, son efficacité dépendra largement de sa mise en œuvre et de l’adhésion réelle des universités et de la jeunesse. Dans une région aussi volatile que le Haut-Katanga, où les enjeux politiques et économiques sont étroitement liés, cette mobilisation pourrait soit renforcer la résilience nationale, soit se heurter aux réalités du terrain. Une chose est sûre : le gouvernement joue gros en misant sur une réponse multidimensionnelle.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: RTNC