Dans un contexte de tensions persistantes à l’Est de la République Démocratique du Congo, le Rassemblement Congolais pour la Démocratie/Kisangani – Mouvement de Libération (RCD/K-ML) a vivement réagi aux rumeurs impliquant son président national, Antipas Mbusa Nyamwisi, dans un soutien présumé à la rébellion du M23. Par un communiqué rendu public ce jeudi 10 avril 2025, le parti a catégoriquement démenti ces allégations, qualifiées de « distraction des ennemis de la paix ».
Le secrétaire général du RCD/K-ML, Mugeni Kalingini Alfred, a réaffirmé l’engagement indéfectible de son parti et de son leader dans la lutte contre l’agression étrangère et l’occupation des territoires du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Le document souligne également la mobilisation contre la menace terroriste des ADF, dont les exactions ensanglantent la région depuis plus d’une décennie. « Le RCD/K-ML et son président national n’ont jamais cessé de dénoncer cette guerre d’agression », peut-on lire dans le communiqué, qui rappelle l’appartenance du parti à l’Union Sacrée de la Nation (USN) et sa participation active aux consultations politiques récentes.
Les accusations visant Mbusa Nyamwisi surviennent dans un climat de défiance accru, alimenté par des campagnes médiatiques jugées malveillantes. Le RCD/K-ML y voit une manœuvre visant à diviser le « camp de la patrie » et à affaiblir les efforts de stabilisation menés par les autorités congolaises. « L’Union fait la force, et, dans une guerre, la stratégie de la division ne peut que servir l’ennemi », martèle le texte, mettant en garde contre les « manipulateurs de l’intérieur ».
Par ailleurs, le parti a salué les avancées diplomatiques du président Félix Tshisekedi et les progrès sur le terrain, tout en appelant à une consolidation de ces acquis. Mbusa Nyamwisi, désormais député national de Beni-Ville, s’est engagé à contribuer à cette dynamique, exhortant ses pairs à en faire de même. Le communiqué insiste sur l’importance de renforcer les capacités des Forces Armées de la RDC (FARDC) et de privilégier une approche pragmatique plutôt que des solutions médiatiques ou populistes.
Cependant, des zones d’ombre persistent. Un récent article d’Africa Intelligence révèle que Mbusa Nyamwisi s’est rendu à Kampala en février 2025, où il entretient des relations étroites avec le président ougandais Yoweri Museveni. Ces liens historiques, remontant à la deuxième guerre du Congo, alimentent les spéculations sur d’éventuels soutiens transfrontaliers. Selon les sources, l’ancien seigneur de guerre aurait exprimé ses craintes quant à l’expansion du M23 dans les territoires Nande, une préoccupation partagée avec les dirigeants ougandais.
Alors que la RDC continue de faire face à des défis sécurités majeurs, cette affaire illustre les tensions persistantes entre les acteurs politiques et la difficulté à maintenir une unité nationale face aux menaces externes. Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer si les déclarations du RCD/K-ML suffiront à dissiper les doutes ou si elles ne sont qu’un épisode de plus dans le feuilleton politico-militaire qui agite l’Est du pays.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd