L’ancien président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila, se présente désormais comme un “exilé”, une déclaration qui ne manque pas de susciter des interrogations sur les véritables raisons de son absence prolongée du pays. Selon des sources proches de l’ex-chef de l’État, ce dernier aurait quitté la RDC pour des raisons de sécurité personnelle, trouvant refuge en Afrique australe où il réside depuis plus d’un an. Une absence qui, loin d’être anodine, alimente les spéculations sur son éventuel retour et ses implications politiques.
Ce retour, s’il se concrétise, ne se ferait pas sans calcul. Kabila envisagerait en effet de rentrer par l’est du pays, une région marquée par une instabilité chronique et des tensions sécuritaires récurrentes. Un choix qui ne doit rien au hasard : en optant pour cette porte d’entrée, l’ancien président semble vouloir envoyer un message fort, tant à ses partisans qu’à ses détracteurs. L’est de la RDC, théâtre de nombreux conflits armés, reste un point névralgique du bilan de l’actuel gouvernement, dirigé par Félix Tshisekedi. Un retour par cette zone serait donc perçu comme une manière de défier ouvertement les autorités en place, tout en se positionnant comme un acteur clé dans la résolution des crises sécuritaires.
Par ailleurs, la normalisation des relations entre la RDC et le Rwanda pourrait jouer un rôle déterminant dans ce scénario. Alors que les rapports entre Kinshasa et Kigali étaient particulièrement tendus sous le règne de Kabila, la détente actuelle offre un contexte plus favorable à un éventuel retour. Les récentes missions diplomatiques de l’ancien président au Rwanda laissent entrevoir une stratégie bien huilée, visant à faciliter son retour tout en consolidant son influence dans la région. Mais cette manœuvre ne se fera pas sans heurts, tant les enjeux sécuritaires et politiques restent complexes.
Un autre écueil majeur réside dans les accusations portées par Félix Tshisekedi, qui impute à Kabila des liens présumés avec le groupe armé AFC/M23. Bien que l’ancien président n’ait jamais publiquement soutenu cette rébellion, des membres de son entourage ont reconnu l’existence de relations, alimentant ainsi les suspicions. Cette controverse, loin d’être anodine, pourrait bien compliquer les plans de Kabila, dont la crédibilité politique est régulièrement mise à mal par ces allégations.
Malgré ces obstacles, Joseph Kabila semble déterminé à revenir sur le devant de la scène politique congolaise. Son objectif ? S’impliquer davantage dans les affaires du pays, notamment sur les questions sécuritaires et diplomatiques. Mais dans un contexte aussi volatile, son retour pourrait-il réellement apaiser les tensions, ou au contraire, les exacerber ? La question reste ouverte, mais une chose est sûre : le jeu politique en RDC n’a pas fini de nous surprendre.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
