Kinshasa – À l’ombre des immenses canopées du Parc National de Kahuzi-Biega, des affrontements inquiétants se déroulent, opposant les forces Wazalendo à un groupe armé. Ces combats, signalés depuis les premières heures du jeudi 10 avril 2025, viennent ternir le calme de ce sanctuaire écologique situé dans la province du Sud-Kivu, déjà réputée pour ses bouleversements sécuritaires. Considéré comme l’un des joyaux naturels de la République Démocratique du Congo, ce parc, riche en biodiversité exceptionnelle, subit aujourd’hui de plein fouet les conséquences de cette vague de violence.
L’information, relayée par la RTNC, a suscité vive inquiétude parmi les populations locales et les défenseurs de l’environnement. Avec ses écosystèmes diversifiés et ses espèces emblématiques souvent menacées, le Parc National de Kahuzi-Biega est bien plus qu’une région : c’est une véritable réserve de vie pour le pays et le continent africain. Les combats en cours constituent une nouvelle menace pour ce patrimoine universel. La faune et la flore uniques qui peuplent cet espace sont aujourd’hui mises en péril dans un contexte de violence insensée.
Les motifs précis de ces affrontements demeurent flous, mais leur impact est déjà palpé. Outre les dégâts environnementaux, ce sont les populations locales qui risquent d’être les premières victimes de cet énième épisode de violences dans l’Est du Congo. La présence de groupes armés à l’intérieur ou autour des zones protégées complique les efforts de conservation et expose les gardes forestiers ainsi que les civils à des dangers croissants. Ce parc, qui devrait être un lieu de préservation et de paix, est aujourd’hui transformé en champ de bataille, alourdissant le climat de souffrance qui pèse sur cette région depuis des années.
Pour les défenseurs de la nature, c’est une alerte de plus qui doit appeler à l’action. Ces violences soulignent l’urgente nécessité de protéger les zones protégées telles que Kahuzi-Biega. Les ravages liés à la guerre combinés aux pressions humaines comme le braconnage, l’exploitation massive du bois et des ressources minières amenuisent les territoires naturels à un rythme alarmant. Ces espaces vitaux ne peuvent jouer leur rôle écologique tant qu’ils demeurent menacés par les conflits armés.
Par ailleurs, la souffrance des communautés humaines locales ne doit pas être négligée. Les habitants vivant à proximité de ces zones subissent depuis des décennies les conséquences des incursions de groupes armés qui exploitent la guerre comme moyen de pression. Évacuations forcées, destruction des moyens de subsistance et traumatisme psychologique figurent parmi les conséquences immédiates pour ces communautés déjà vulnérables.
Les autorités congolaises sont appelées à agir avec rapidité et détermination. Une intervention leur revient non seulement pour garantir la sécurité des populations environnantes et des gardes forestiers, mais aussi pour préserver l’intégrité écologique du parc. La paix et la conservation sont intimement liées, et l’absence de stabilité met en péril un patrimoine irremplaçable.
Alors que les regards du monde continuent de se tourner vers l’Est du Congo, cette crise s’inscrit dans une mosaïque complexe de défis sécuritaires, environnementaux et humains. La situation dans le Parc National de Kaoziika-Wazalendo est un rappel douloureux de la fragilité de ce fragile équilibre que beaucoup tentent encore de préserver. Le temps presse, et l’inaction pourrait transformer l’un des trésors de la RDC en une terre dévastée.
Source: RTNC