Kinshasa – La capitale congolaise s’apprête à devenir le centre névralgique du commerce africain avec l’ouverture, mardi prochain 15 avril 2025, de la 16e réunion du Conseil des Ministres de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF). Cet événement de premier plan renforce non seulement le rôle de la RDC en tant qu’acteur clé sur la scène continentale, mais met également en lumière l’importance cruciale du commerce intra-africain dans les stratégies de développement économique du continent.
Depuis le 7 avril, Kinshasa accueille déjà des experts issus des 54 pays africains membres de la ZLECAF. Leur mission : établir une feuille de route ambitieuse et concrète pour favoriser la libre circulation des biens, des services et des personnes à travers le continent. Ces travaux préparatoires, cruciaux pour l’avenir commercial de l’Afrique, ont été salués par la ministre congolaise du Commerce extérieur, Juliet Paloku, qui a exprimé toute sa satisfaction quant à la qualité des débats et des propositions. Elle a enjoint les participants à hisser le commerce africain vers de nouveaux sommets, notamment en augmentant son volume au niveau international.
Cette réunion, qui souligne l’engagement des dirigeants africains à faire de la ZLECAF un véritable levier de développement économique, fait écho à un constat accablant : le niveau actuel de commerce intra-africain reste largement sous-exploité, représentant à peine 17% des échanges totaux sur le continent. À titre de comparaison, en Europe ou en Asie, ce pourcentage atteint respectivement 68% et 60%. L’objectif affiché par les parties est clair : faire passer ce pourcentage à 80%, marquant ainsi une véritable révolution dans les échanges commerciaux entre nations africaines.
Le sommet de Kinshasa est particulièrement attendu pour ses recommandations stratégiques. Alors que la libre circulation demeure un frein majeur dans de nombreux pays, ce rendez-vous offre une opportunité unique de poser les jalons d’une zone commerciale où les barrières tarifaires et administratives seraient réduites au strict minimum. Cette vision, défendue par les chefs d’État africains, est perçue comme une réponse nécessaire aux défis économiques, sociaux et politiques du continent.\n\nJuliet Paloku a d’ailleurs rappelé que l’amélioration des échanges intrarégionaux ne profiterait pas uniquement aux nations riches en ressources naturelles, comme la RDC, mais qu’elle servirait également de moteur pour les économies moins développées, en stimulant la création d’emplois, l’industrie locale et la montée en puissance des petites et moyennes entreprises.
Le rôle central de Kinshasa dans cet événement illustre également la montée en puissance de ce pays stratégiquement situé au cœur de l’Afrique. En accueillant les décideurs du commerce continental, la RDC réaffirme sa volonté de s’intégrer davantage dans les dynamiques économiques régionales tout en assumant un rôle de leadership.
Alors que les ministres s’apprêtent à débattre des recommandations issues des travaux des experts, l’attention se concentre sur les décisions qui en découleront. La ZLECAF peut-elle véritablement devenir le moteur de l’intégration économique tant espérée ? Avec des engagements fermes et une mise en œuvre résolue, les espoirs sont permis. Une chose est sûre : la réunion de Kinshasa marque une étape critique pour l’avenir du commerce africain et le rôle que la ZLECAF jouera dans le repositionnement du continent sur la scène internationale.
Source: RTNC
