Kinshasa – Ce vendredi 11 avril 2025, la gestion des ressources minières et, plus particulièrement, celle du Fonds Minier pour les Générations Futures (FOMIN) s’est imposée comme une priorité à l’Assemblée nationale. À travers une question orale avec débat introduite par le député Alfred Dibondin Zondomio, élu de Libenge, les parlementaires entendent éplucher un dossier qui suscite la controverse et qui met en lumière des pratiques de gouvernance questionnables.
Le point de départ de cette initiative parlementaire repose sur des révélations alarmantes. Selon les documents transmis à l’Assemblée nationale, des paiements cumulant plus de 16 millions de dollars américains auraient été effectués par le FOMIN à la société HF Sarle, par le biais de deux ordres de paiement datant des 6 et 28 février 2025. Ces transactions, effectuées sans autorisation préalable de l’autorité de tutelle, constitueraient une violation flagrante des lois en vigueur. Par ailleurs, une autre somme, s’élevant à 1,2 million de dollars, aurait été déboursée à la société Taprinella dans des conditions tout aussi douteuses.
Face à ces manquements graves, le député Alfred Dibondin a rappelé que le rôle des élus nationaux ne se limite pas à la législation, mais inclut également un devoir de contrôle rigoureux des finances publiques. Il estime impératif de garantir une utilisation rigoureuse et transparente de ce fonds, conçu pour propulser des projets capables d’assurer un avenir meilleur aux générations futures de la République Démocratique du Congo.
La session parlementaire à venir sera donc axée sur une série de discussions stratégiques : comment améliorer les mécanismes de contrôle interne du FOMIN ? Quelles sanctions appliquer en cas de violation des règles ? Et surtout, quelles garanties peuvent être mises en place pour que ce fonds minier crucial contribue réellement au développement économique et social du pays, comme initialement prévu ?
Ce débat autour du FOMIN intervient à un moment particulièrement sensible pour la gestion des ressources naturelles en RDC. Avec ses immenses richesses minières, le pays représente l’un des territoires les plus stratégiques au monde, mais il est aussi en proie à des critiques fréquentes sur l’opacité et les détournements qui gangrènent les finances publiques. Dès lors, les parlementaires se retrouvent sous la pression non seulement de leur électorat, mais aussi d’une communauté internationale qui scrute les réformes dans la gestion des ressources naturelles.
L’attention de la population congolaise se cristallisera sur les résultats de ces discussions. Outre la question des transactions douteuses avec HF Sarle et Taprinella, beaucoup espèrent que cette mobilisation parlementaire entraînera des réformes structurelles durables et solides dans la gestion des richesses minières. Alfred Dibondin Zondomio a d’ailleurs insisté sur l’urgence de mettre en place des stratégies alignées avec la notion de “développement durable”, afin que les générations à venir puissent bénéficier pleinement des trésors du sous-sol congolais.
Enfin, plus largement, l’issue de ce débat pourrait ouvrir une nouvelle ère de responsabilités accrues pour les gestionnaires des finances publiques et marquer un tournant dans la lutte pour une gouvernance saine et transparente en RDC. Une interrogation persiste cependant : à l’heure où les défis s’accumulent, les élus congolais sauront-ils tenir leurs engagements et imposer un véritable changement ? Les jours à venir s’annoncent décisifs.
Source RTNC