Dans un contexte politique et sécuritaire particulièrement tendu en République Démocratique du Congo, le Président Félix-Antoine Tshisekedi a pris une décision qui pourrait bien redéfinir les rapports de pouvoir au sein des entreprises publiques. Lors de la 39ème réunion du Conseil des ministres tenue le 11 avril 2025, le chef de l’État a annoncé que toute suspension de mandataires publics devra désormais recevoir son approbation préalable. Une mesure présentée comme un gage de transparence, mais qui soulève également des questions sur la centralisation du pouvoir.
Le compte rendu officiel de la réunion précise que cette décision vise à « garantir le fonctionnement harmonieux et de préserver la paix sociale » dans un environnement marqué par des tensions récurrentes autour des procédures disciplinaires. Le Président Tshisekedi, sans remettre en cause les textes légaux en vigueur, a ainsi instauré un filtre présidentiel sur les suspensions, exigeant que les cas litigieux lui soient communiqués dans les meilleurs délais.
Cette annonce intervient alors que la RDC fait face à une agression rwandaise via la rébellion du M23, un contexte qui a poussé le gouvernement à renforcer la cohésion nationale. Certains observateurs y voient une manœuvre pour apaiser les frustrations au sein de l’administration publique, où les conflits entre membres des conseils d’administration sont légion. D’autres, plus sceptiques, s’interrogent sur les implications d’une telle centralisation du processus décisionnel.
Parallèlement, le Président a chargé la Première ministre d’organiser des sessions de formation sur les procédures disciplinaires à l’intention des responsables publics et des tutelles. Une initiative louable, mais qui ne suffira peut-être pas à dissiper les craintes d’un éventuel abus de pouvoir. Dans un pays où la gouvernance des entreprises publiques a souvent été sujette à controverse, cette mesure pourrait-elle vraiment instaurer plus de transparence ? Ou ne fait-elle que renforcer le contrôle de l’exécutif sur les leviers économiques du pays ?
Alors que les actualités politiques en RDC sont dominées par les défis sécuritaires et économiques, cette décision du chef de l’État ajoute une nouvelle dimension aux débats sur la gouvernance. Entre recherche de stabilité et risques de concentration du pouvoir, le bilan de cette réforme reste à écrire. Une chose est sûre : dans le paysage politique congolais, Félix Tshisekedi continue de marquer son territoire, quitte à bousculer certaines habitudes.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd