Les négociations entre le gouvernement congolais et la rébellion AFC-M23, sous médiation qatarienne, semblent s’enliser dans un climat de méfiance réciproque. Alors que Doha impose une omerta sur le déroulement des discussions, les deux parties campent sur leurs positions, laissant planer le spectre d’un échec retentissant. Une situation qui interroge sur la réelle volonté des belligérants de trouver une issue pacifique à ce conflit qui ensanglante l’est de la République démocratique du Congo depuis des années.
Selon des sources proches du dossier, les pourparlers butent sur des questions fondamentales : le M23-AFC accuse Kinshasa de violer le cessez-le-feu, tandis que le gouvernement exige le retrait des rebelles des territoires occupés. Un dialogue de sourds qui rappelle fâcheusement les précédentes tentatives de résolution du conflit. Le Qatar, pour sa part, maintient sa stratégie du secret absolu, une méthode qui, si elle permet d’éviter les fuites médiatiques, alimente aussi les spéculations sur l’efficacité réelle de cette médiation.
Faut-il voir dans cette opacité un calcul stratégique ou l’aveu d’une impasse ? La question mérite d’être posée alors que les deux camps semblent plus préoccupés par leur communication respective que par la recherche d’un terrain d’entente. Le gouvernement congolais, représenté par des technocrates, et le M23, dont la délégation comprendrait des hauts responsables, envoient des signaux contradictoires qui n’augurent rien de bon pour la suite des négociations.
Cette deuxième session de discussions, qui fait suite à un premier round tout aussi discret il y a une dizaine de jours, se déroule dans un contexte particulièrement tendu. Les récentes accusations du M23-AFC contre Kinshasa, formulées dans un communiqué en date du 10 avril 2025, n’ont fait qu’attiser les tensions. Pendant ce temps, la population des provinces concernées continue de payer le prix fort de ce conflit, avec son cortège de déplacés et de victimes civiles.
Alors que les actualités RDC se font l’écho de ces développements, une question cruciale se pose : jusqu’où ira cette médiation qatarienne avant de reconnaître son impuissance face à l’intransigeance des parties ? Les observateurs s’interrogent sur la marge de manœuvre réelle de Doha, dont la discrétion pourrait bien cacher une certaine impuissance. Dans les coulisses de ces négociations, on murmure que les rebelles auraient remis leur cahier des charges, mais sans que cela ne débloque la situation.
Entre Kinshasa et le M23, le fossé semble plus large que jamais. Alors que les pourparlers piétinent, la communauté internationale observe, impuissante, cette nouvelle tentative de résolution d’un conflit qui mine la stabilité de toute la région des Grands Lacs. Le temps joue-t-il en faveur de la paix ou, au contraire, prépare-t-il le terrain à une nouvelle escalade militaire ? La réponse pourrait bien se trouver dans les prochains jours, à moins que le silence de Doha ne persiste, laissant le conflit s’enliser un peu plus.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net
