La ville de Matadi a été le théâtre d’une scène de violence extrême dans la nuit du jeudi au vendredi dernier. Au quartier Kinkanda, précisément près de l’église La Borne, un présumé voleur a subi un lynchage mortel de la part d’habitants excédés par l’insécurité grandissante. Cet incident tragique illustre la montée inquiétante des actes de justice populaire dans cette région de la RDC.
Selon des sources locales concordantes, une dizaine d’individus, originaires du quartier RTNC, auraient tenté un cambriolage dans une habitation du secteur. Alertés par des jeunes organisés en patrouilles nocturnes – une initiative communautaire face à la recrudescence des faits divers criminels – les habitants ont donné la chasse aux suspects.
Si la plupart des présumés voleurs ont réussi à s’échapper, l’un d’eux n’a pas eu cette chance. Rattrapé par la foule en colère, il a été sauvagement battu avant d’être brûlé vif sur place, dans une indifférence collective glaçante. Cette scène de barbarie, survenue au lieu-dit « Terrain neutre », soulève de graves questions sur l’état de la sécurité dans la région.
Matadi connaît en effet une escalade préoccupante de la criminalité, avec une multiplication des cas de vols à main armée dans différents quartiers. Face à ce phénomène, les populations, se sentant abandonnées par les autorités, ont pris l’habitude de se faire justice elles-mêmes. Le comité local de sécurité tente d’organiser la réponse citoyenne, mais ces initiatives peinent à endiguer la violence.
Cette affaire s’inscrit dans un contexte national plus large où les actualités RDC rapportent régulièrement des cas similaires de justice expéditive. Les spécialistes pointent du doigt le déficit de confiance envers les institutions judiciaires et policières, ainsi que la lenteur des procédures, qui poussent les citoyens à prendre la loi entre leurs mains.
Quelles solutions pour mettre fin à ce cycle de violence ? Comment restaurer l’autorité de l’État dans des zones où la population a pris l’habitude de se substituer à la justice ? Ces questions cruciales méritent une réponse urgente des autorités provinciales et nationales, avant que d’autres vies ne soient sacrifiées sur l’autel de la colère populaire.
Alors que les nouvelles congolaises continuent de rapporter des cas similaires à travers le pays, il devient impératif de repenser la stratégie de sécurité et de justice pour préserver à la fois l’ordre public et les droits fondamentaux de chaque citoyen.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd