Près de deux mois après les violents affrontements entre le M23 et les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) pour le contrôle du chef-lieu de Kalehe, dans la province du Sud-Kivu, l’Hôpital général de Référence de Kalehe Ihusi peine toujours à reprendre ses activités. Les infrastructures médicales, gravement endommagées par les bombardements, plongent la région dans une crise sanitaire alarmante.
Les dégâts matériels sont considérables : les salles de maternité, la salle post-natale, la salle d’isolement des diabétiques et une partie de la salle d’opération ont été rendues inutilisables. Cette situation expose les femmes enceintes et les nouveau-nés à des conditions d’accouchement déplorables, voire dangereuses. Comment une région entière peut-elle se retrouver privée de services de santé essentiels en 2023 ?
Le comité de santé de Kalehe a tiré la sonnette d’alarme dès le 11 avril dernier, dénonçant des conditions « inhumaines » pour les patientes. « Les femmes accouchent dans des environnements insalubres, sans équipements adéquats ni personnel en nombre suffisant », s’indigne un membre du comité. Les autorités locales et nationales semblent pourtant restées sourdes à ces appels désespérés.
Face à cette urgence humanitaire, le comité lance un cri du cœur aux bienfaiteurs locaux, nationaux et internationaux. La réhabilitation de l’hôpital de Kalehe Ihusi est devenue une priorité absolue pour sauver des vies. Les femmes enceintes et leurs nouveau-nés méritent-ils de souffrir à cause d’un conflit qui les dépasse ? La communauté internationale peut-elle rester les bras croisés devant une telle détresse ?
Cette situation critique met en lumière les conséquences désastreuses des conflits armés sur les infrastructures sanitaires en RDC. Alors que les actualités politiques RDC dominent souvent l’agenda médiatique, ces crises humanitaires locales passent trop souvent inaperçues. Pourtant, chaque jour sans solution met en danger des centaines de vies dans cette région du Sud-Kivu.
La réhabilitation de l’hôpital de Kalehe Ihusi représente bien plus qu’une simple reconstruction matérielle. Il s’agit de redonner espoir à toute une population, de restaurer l’accès aux soins de base et de protéger les plus vulnérables. Dans un pays où le système de santé peine déjà à répondre aux besoins de la population, chaque structure médicale perdue aggrave la crise sanitaire nationale.
Alors que les nouvelles congolaises se concentrent souvent sur Kinshasa ou Lubumbashi, cette crise à Kalehe rappelle l’importance de couvrir également les actualités régionales RDC. La journalisme d’investigation RDC a ici un rôle crucial à jouer pour maintenir l’attention sur ces situations d’urgence qui, sans médiatisation, risquent de tomber dans l’oubli.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
