La province du Tanganyika fait face à une inquiétante recrudescence de cas de choléra depuis le début de l’année 2024. Selon les dernières données communiquées par le ministre provincial de la Santé, Dr Benoît Malumbi, plus de 1 600 cas ont été enregistrés dans les zones de santé de Kalemie et Nyemba, avec un bilan tragique de 29 décès. Ces chiffres, six fois plus élevés que ceux de l’année précédente, soulignent l’urgence d’une intervention massive pour endiguer cette épidémie.
Lors d’un point de presse tenu vendredi 11 avril, le Dr Malumbi n’a pas caché son inquiétude face à cette flambée épidémique. « Nous sommes à la 14ᵉ semaine de l’année et la situation est bien plus alarmante qu’en 2023 », a-t-il déclaré, appelant à une mobilisation générale pour faire face à cette crise sanitaire. Les autorités provinciales ont immédiatement pris des mesures pour limiter la propagation de la maladie et réduire le taux de mortalité.
Parmi les actions entreprises, le gouvernement provincial a édicté des mesures d’hygiène strictes, incluant le lavage régulier des mains avant et après les repas, ainsi qu’après chaque passage aux toilettes. La consommation d’eau potable a également été fortement recommandée pour éviter la contamination. Ces mesures, bien que basiques, restent essentielles dans la lutte contre le choléra, une maladie directement liée aux conditions d’hygiène et d’assainissement.
Par ailleurs, le ministre a sollicité l’appui des partenaires techniques et financiers pour renforcer la réponse à l’épidémie. Les inondations récurrentes dans la région constituent un facteur aggravant, favorisant la propagation des bactéries responsables du choléra. Face à cette situation, le gouvernement provincial a déjà acheminé un lot d’intrants médicaux pour améliorer la prise en charge des patients dans les structures sanitaires concernées.
La situation dans le Tanganyika rappelle une fois de plus la vulnérabilité de certaines régions de la RDC face aux épidémies. Alors que les autorités sanitaires tentent de contenir la propagation, la question des infrastructures de base et de l’accès à l’eau potable reste un défi majeur. Comment éviter de futures flambées si les conditions d’hygiène ne s’améliorent pas durablement ? La réponse à cette question déterminera l’efficacité des mesures prises aujourd’hui.
Pour l’heure, la priorité reste la sensibilisation des populations et la prise en charge rapide des cas suspects. Les acteurs locaux et internationaux doivent unir leurs efforts pour éviter que le bilan ne s’alourdisse davantage. Dans une région déjà fragilisée par des défis multiples, la lutte contre le choléra nécessite une approche holistique, combinant prévention, traitement et amélioration des conditions de vie.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net