Les populations de plusieurs localités autour de Masisi-centre, dans la province du Nord-Kivu, vivent un véritable cauchemar depuis leur retour après les affrontements entre l’armée congolaise et le groupe rebelle M23. Les villages de Luashi, Kahuma, Muhondo et Singa sont particulièrement touchés par un phénomène inquiétant : le pillage systématique des récoltes.
Selon des témoignages recueillis sur place, les agriculteurs retrouvent leurs champs complètement vidés de leurs productions. Bananes plantains, haricots, pommes de terre, manioc… rien n’a été épargné par les voleurs. Cette situation plonge des familles entières dans une précarité alimentaire alarmante, alors qu’elles venaient juste de revenir après avoir fui les violences.
« C’est un coup dur pour nous qui espérions au moins pouvoir compter sur nos récoltes pour survivre », confie un cultivateur visiblement désemparé. Le désespoir se lit sur les visages de ces paysans qui, après avoir tout perdu pendant leur déplacement, se retrouvent maintenant sans aucune ressource pour subvenir à leurs besoins.
La situation est d’autant plus dramatique que certains agriculteurs ne peuvent même pas retourner cultiver leurs champs en raison de l’insécurité persistante dans la région. Cette double peine – perte des récoltes et impossibilité de relancer les activités agricoles – met en lumière la vulnérabilité extrême de ces populations.
Face à cette crise humanitaire grandissante, les habitants lancent un appel urgent aux autorités et aux organisations humanitaires. Ils réclament non seulement une aide alimentaire immédiate, mais aussi des intrants agricoles pour pouvoir reprendre leurs activités. Au-delà de l’assistance matérielle, c’est surtout le retour de la paix et de la sécurité dans cette partie instable de la RDC qui constitue leur principal espoir.
Cette situation illustre une fois de plus les conséquences désastreuses des conflits armés sur les civils dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Alors que les discussions politiques se poursuivent à Kinshasa et sur la scène internationale, sur le terrain, ce sont des milliers de familles paysannes qui paient le prix fort de cette instabilité chronique.
La question qui se pose aujourd’hui est : jusqu’à quand ces populations devront-elles subir ces cycles infernaux de violence, de déplacement et maintenant de pillage de leurs moyens de subsistance ? La réponse à cette interrogation cruciale déterminera l’avenir de toute une région déjà profondément meurtrie par des années de conflits.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
