La zone de santé de Biena, située dans le territoire de Lubero au Nord-Kivu, traverse une crise humanitaire sans précédent. Plusieurs structures sanitaires peinent à fonctionner normalement en raison de l’insécurité persistante causée par les incursions répétées des rebelles des Forces Démocratiques Alliées (ADF). Cette situation alarmante met en péril l’accès aux soins de santé pour des milliers de civils déjà vulnérables.
Le Dr Valentin Kamuha Kisambi, médecin-chef de cette zone de santé, tire la sonnette d’alarme. Selon lui, les hôpitaux risquent de ne plus être en mesure d’administrer des soins aux malades si aucune mesure urgente n’est prise. « La situation est critique », affirme-t-il, soulignant que la dégradation sécuritaire observée depuis juin 2024 a entraîné des déplacements massifs de population.
Les conséquences sont désastreuses : près de 75% des établissements sanitaires ont dû fermer temporairement leurs portes. « Cette instabilité a créé une véritable rupture dans la continuité des soins », explique le Dr Kisambi. Les populations, constamment en mouvement, peinent à accéder aux services de santé de base et rencontrent des difficultés croissantes pour payer leurs factures médicales.
L’approvisionnement en médicaments devient un défi quotidien pour les centres de santé encore opérationnels. Entre janvier et février 2024, huit centres ont suspendu leurs activités. Aujourd’hui, six d’entre eux restent fermés, privant des communautés entières de soins essentiels. « Nous manquons cruellement de soutien humanitaire », déplore le médecin-chef, craignant une pénurie imminente de médicaments dans toute la zone.
Cette crise sanitaire dans le Nord-Kivu s’inscrit dans un contexte plus large d’insécurité chronique dans l’est de la RDC. Les attaques répétées des groupes armés, notamment des ADF, continuent de déstabiliser la région, affectant gravement les services publics essentiels. La situation appelle une réponse urgente et coordonnée des autorités congolaises et de la communauté internationale pour prévenir une catastrophe humanitaire majeure.
Quelles solutions peuvent être mises en œuvre pour sécuriser les infrastructures sanitaires et permettre aux populations déplacées d’accéder aux soins ? Comment renforcer la résilience du système de santé face à ces défis complexes ? Ces questions cruciales méritent une attention immédiate alors que la situation continue de se détériorer dans cette région déjà fragilisée.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net