Les récentes intempéries qui se sont abattues sur Kinshasa ont une fois de plus mis en lumière la vulnérabilité des quartiers précaires de la capitale congolaise. À Ngomba Kikusa, dans la commune de Ngaliema, les habitants des sites érosifs de l’Université Pédagogique Nationale (UPN) vivent un véritable calvaire. Les fortes pluies de la semaine dernière ont aggravé une situation déjà critique, provoquant l’élargissement des érosions existantes et l’apparition de nouvelles têtes d’érosion.
Le quartier Ngomba Kikusa, situé à proximité de l’UPN, présente désormais un paysage lunaire où des pans entiers d’avenues ont disparu. Les habitants, pour la plupart démunis, assistent impuissants à la destruction progressive de leurs parcelles. Certains ont perdu la totalité de leur terrain, tandis que d’autres ne conservent plus qu’une partie de leur propriété. Face à cette situation désespérée, les sinistrés ont lancé un appel à l’aide au gouvernement ce jeudi 10 avril.
Comment ces populations peuvent-elles survivre dans de telles conditions? La question se pose avec acuité lorsqu’on observe les ravages causés par les eaux de ruissellement. Les érosions atteignent désormais des profondeurs impressionnantes, variant entre 10 et 20 mètres, pour se déverser dans une vallée profonde de près de 200 mètres. Des dizaines de familles vivent au bord du précipice, littéralement, conscientes du danger mais n’ayant nulle part où aller.
Un témoignage poignant recueilli sur place révèle l’ampleur de la tragédie: La pluie a fait des dégâts importants. L’eau a débordé, emportant des parcelles. Une dame est même décédée.
Les avenues Kimayala, Droits de l’Homme et Kinsaka ont été particulièrement touchées, transformées en paysages de désolation. Les habitants, majoritairement pauvres, n’ont d’autre choix que de rester sur place, faute de moyens pour se reloger.
Face à cette urgence humanitaire, les solutions individuelles montrent rapidement leurs limites. Chaque famille tente tant bien que mal de protéger son lopin de terre, mais tous reconnaissent que ces efforts sont vains sans une intervention structurelle des autorités. Le manque criant d’infrastructures de drainage apparaît comme la cause principale de cette catastrophe annoncée. Les habitants réclament avec insistance la construction rapide de caniveaux pour canaliser les eaux pluviales et prévenir de nouvelles destructions.
Cette situation dramatique à Ngaliema pose plusieurs questions cruciales sur l’aménagement urbain à Kinshasa. Jusqu’à quand les autorités fermeront-elles les yeux sur la précarité de ces quartiers? Quand sera-t-il enfin mis un terme à cette spirale infernale qui expose des vies humaines à des dangers permanents? Les dernières pluies n’ont fait qu’aggraver une situation déjà explosive, transformant des zones entières en véritables pièges mortels.
Alors que la saison des pluies se poursuit, l’urgence est plus que jamais de mise. Les sinistrés de l’UPN attendent désespérément une réponse concrète des pouvoirs publics. Leur SOS lancé aux autorités résonne comme un cri d’alarme pour toute la capitale congolaise, où des milliers d’autres habitants vivent dans des conditions similaires. La construction d’infrastructures de drainage adéquates apparaît comme la solution immédiate, mais une réflexion plus globale sur l’urbanisation et la prévention des risques s’impose pour éviter de nouvelles tragédies.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net