Alors que la République Démocratique du Congo accueille un atelier crucial organisé par l’Unesco du 8 au 10 avril, les défis persistants en matière d’éducation et de santé des adolescents en Afrique de l’Ouest et du Centre (AOC) sont une fois de plus mis en lumière. Cet événement, qui réunit experts et décideurs, vise à évaluer les deux premières années de mise en œuvre de l’Engagement AOC, une initiative régionale ambitieuse signée en avril 2023 à Brazzaville.
Les données présentées lors de ces assises révèlent une situation préoccupante. Si les disparités entre filles et garçons tendent à diminuer dans l’enseignement primaire (65% de garçons contre 64% de filles scolarisés), l’écart se creuse au secondaire (54% contre 46%). Plus alarmant encore, seulement 33% des filles achèvent leurs études secondaires contre 41% des garçons. Comment expliquer cette déperdition scolaire qui frappe particulièrement les jeunes filles ?
Les grossesses précoces, les mariages d’enfants et les violences basées sur le genre apparaissent comme des obstacles majeurs. La région AOC compte sept des dix pays au monde avec les taux les plus élevés de grossesses avant 18 ans. « Nous devons agir urgemment pour protéger nos adolescentes », souligne un participant sous couvert d’anonymat.
Hilaire Yogo, Directeur de la direction de l’information et de gestion de l’éducation, a insisté sur l’importance de cet atelier : « Nous devons sortir de ces assises avec une feuille de route opérationnelle et des mécanismes d’évaluation robustes ». Cette déclaration fait écho aux préoccupations partagées par les multiples acteurs présents – agences onusiennes, ministères et société civile.
L’Engagement AOC, rappelons-le, vise à garantir l’accès à une éducation sexuelle complète et à des services de santé reproductive de qualité pour tous les jeunes de la région. Deux ans après sa signature, le bilan semble mitigé. Les participants travaillent donc à identifier les bonnes pratiques et les obstacles rencontrés dans sa mise en œuvre.
À Kinshasa comme dans les autres capitales de la région, l’enjeu dépasse largement le cadre éducatif. Il s’agit ni plus ni moins d’assurer l’avenir d’une génération entière, particulièrement vulnérable aux fléaux que sont le VIH, les violences sexuelles et l’abandon scolaire. Les conclusions de cet atelier pourraient bien déterminer l’orientation des politiques jeunesse dans les années à venir.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd