Dans un contexte où la République Démocratique du Congo (RDC) traverse une crise sécuritaire et humanitaire sans précédent, le député Gratien de Saint-Nicolas Iracan lance un appel pressant à ses collègues de l’opposition. Pour lui, le moment est venu de dépasser les clivages partisans et de prioriser l’intérêt national. Actualités RDC se penche sur cette prise de position qui pourrait bien redéfinir les rapports entre pouvoir et opposition.
« Notre pays fait face à une crise sécuritaire, humanitaire et sociale sans précédent », déclare l’élu de Bunia dans un entretien accordé à Actualite.cd. Avec plus de 7 millions de déplacés internes et des territoires sous occupation, la RDC vit une situation critique qui exige, selon lui, une opposition constructive. « Il est important que nous, opposition, puissions jouer notre rôle de contrepoids en proposant des solutions au régime », insiste-t-il.
Mais quelle est donc cette vision de l’opposition que prône Gratien Iracan ? Pour le député, il s’agit avant tout de sauvegarder l’intégrité territoriale et de restaurer la paix. « Quand notre dénominateur commun – le pays – fait face à des menaces existentielles, il faut tout faire pour le sortir du gouffre », martèle-t-il, dans une rhétorique qui tranche avec les positions traditionnelles de l’opposition congolaise.
Le ton se fait plus acerbe lorsqu’il évoque certaines figures de proue de l’opposition. Katumbi, Fayulu, Sesanga : ces noms qui résonnent dans l’échiquier politique congolais sont visés par ses critiques. « On accorde beaucoup d’importance pour rien à certaines personnalités », lâche-t-il, dénonçant leur absence aux consultations organisées par le conseiller spécial du chef de l’État. Une position qui interroge : l’opposition congolaise serait-elle en train de manquer le coche de l’histoire ?
Sa participation à ces mêmes consultations, lui vaut d’ailleurs son exclusion du parti Ensemble pour la République. Mais loin de le regretter, l’élu de Bunia affiche un soulagement certain. « Cette exclusion, je l’attendais il y a longtemps », confie-t-il, révélant au passage ses ambitions politiques. Un aveu qui en dit long sur les recompositions en cours dans le paysage politique congolais.
Alors que la RDC s’enfonce chaque jour un peu plus dans la crise, la position de Gratien Iracan pose une question fondamentale : jusqu’où l’opposition doit-elle aller dans son rôle de contre-pouvoir ? Entre collaboration constructive et opposition systématique, le député semble avoir fait son choix. Reste à savoir si ses pairs emboîteront le pas à cette vision qui, pour le moins, bouscule les codes traditionnels de la politique congolaise.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
