Dans un contexte où la lutte contre la corruption en RDC reste un défi majeur, le Chef de service de l’Inspection Générale des Finances (IGF), Jules Alingete Key, a martelé l’importance de l’implication citoyenne, particulièrement celle de la jeunesse, lors d’une conférence-débat organisée à Kolwezi le samedi 29 mars dernier. Un message fort, adressé aux jeunes du Lualaba, considérés comme des acteurs clés dans ce combat contre les détournements de deniers publics.
Interpellé par un jeune leader local sur les mécanismes de signalement des cas de corruption, Jules Alingete a révélé que plusieurs affaires emblématiques traitées par l’IGF avaient été initiées grâce à des dénonciations citoyennes. « La plupart des affaires marquantes que nous avons traitées proviennent de compatriotes qui ont eu le courage de dénoncer les actes de corruption », a-t-il déclaré, tout en rassurant sur l’anonymat et la protection des lanceurs d’alerte.
Pour faciliter ces signalements, l’IGF, service rattaché à la Présidence de la République, a mis en place des canaux sécurisés. Les citoyens peuvent ainsi envoyer des lettres anonymes, utiliser le site web officiel de l’IGF (https://igf.gouv.cd) ou recourir à une adresse e-mail dédiée. Des dispositifs qui, selon Alingete, sont essentiels pour encourager la population à briser la loi du silence.
Mais au-delà des outils, c’est une véritable mobilisation collective que prône le chef de l’IGF. « La lutte contre la corruption ne peut aboutir sans la participation active des citoyens », a-t-il insisté, soulignant le rôle central de la jeunesse, « moteur de la nation », dans cette bataille pour la transparence. Un appel à la vigilance qui s’inscrit dans une dynamique plus large de redynamisation de l’IGF, initiée il y a cinq ans par le président Félix-Antoine Tshisekedi.
Les organisateurs de l’événement ont rappelé que la RDC avait enregistré des progrès notables en matière de gouvernance, notamment grâce aux actions de l’IGF. Cependant, ils reconnaissent que le chemin vers une culture de la responsabilité est encore long. La jeunesse, par son dynamisme et son engagement, est perçue comme le relais indispensable pour ancrer ces valeurs dans les mentalités futures.
Cette conférence s’inscrit dans la vision 2024 de l’IGF, qui place la surveillance des finances publiques et la sensibilisation citoyenne au cœur de ses priorités. Une stratégie ambitieuse, mais nécessaire, pour consolider les avancées et faire face aux défis persistants de la corruption. Reste à voir si cette mobilisation des jeunes, souvent sceptiques face aux institutions, portera ses fruits dans les mois à venir.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
