Dans la province de l’Ituri, en République Démocratique du Congo, le poste de santé de Kigonze, situé à proximité d’un site accueillant des personnes déplacées, traverse une crise sans précédent. Cette structure, autrefois un havre de soins pour les populations vulnérables, peine aujourd’hui à remplir sa mission essentielle en raison d’un manque criant de médicaments et d’intrants médicaux.
Érigé en 2021 par l’organisation Caritas, ce poste de santé avait été conçu pour venir en aide aux milliers de déplacés fuyant les attaques meurtrières de la CODECO dans le territoire de Djugu. Construit sous forme d’une maison en bois de quinze mètres de long sur cinq de large, il symbolisait alors un espoir pour ces populations traumatisées. Mais aujourd’hui, l’espoir a cédé la place à une réalité alarmante.
Les conditions dans lesquelles fonctionne ce centre de santé sont tout simplement indignes. La salle d’accouchement, réduite à une petite pièce, ne dispose que d’un lit rudimentaire, de quelques ciseaux posés sur une table, et d’un berceau délabré pour l’observation des nouveau-nés. Absence de pinces, de gants stériles ou de produits de désinfection : comment dans ces conditions assurer des soins obstétriques sans risque ?
La salle d’hospitalisation n’offre pas un meilleur tableau. Deux lits usagés, une luminosité insuffisante et un équipement médical minimaliste composent un décor qui frise l’insalubrité. Face à cette pénurie, les déplacés du site de Kigonze n’ont d’autre choix que de recourir à l’automédication, avec tous les dangers que cela comporte.
Cette situation critique dans l’Ituri, région déjà éprouvée par des années de conflits armés, appelle une réponse urgente. Les responsables du poste de santé lancent un cri d’alarme aux autorités congolaises et aux partenaires humanitaires. Sans une intervention rapide pour fournir médicaments, équipements et personnel qualifié, combien de vies seront encore perdues par manque de soins élémentaires ?
Alors que la RDC continue de faire face à de multiples défis sanitaires, le cas du poste de santé de Kigonze illustre tragiquement les difficultés d’accès aux soins de santé primaires dans les zones de crise. Une situation qui interpelle non seulement sur les besoins immédiats, mais aussi sur la nécessité de renforcer durablement le système de santé dans les régions les plus vulnérables du pays.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
