Entre les murmures des mots et les éclats des voix, le Festival Slamouv s’apprête à vivre une édition vibrante sous le ciel de Brazzaville. Parmi les figures marquantes de cette 4ème édition, un nom résonne avec une intensité particulière : Corneille Chabala. Ce slameur originaire de Lubumbashi, vice-champion au Championnat d’Afrique de slam poésie pour les nations francophones, incarne cette nouvelle génération d’artistes congolais déterminés à porter haut les couleurs de la culture RDC sur la scène internationale.
Dès ce jeudi 10 avril, l’Institut Français de Brazzaville deviendra le théâtre d’une performance poétique où Corneille Chabala dévoilera toute la puissance de son art. Pour ce travailleur acharné, sept ans de carrière ont forgé une plume acérée, capable de transpercer les consciences et d’émouvoir les âmes. « Être sous les projecteurs du Slamouv, ce grand miroir du slam africain, est un immense sentiment de reconnaissance », confie-t-il, la voix chargée d’une émotion palpable.
Son passage sur la scène brazzavilloise ne sera pas qu’une simple performance artistique, mais bien un cri du cœur, une symphonie de mots où se mêlent l’intime et l’universel. Entre dénonciation sociale et introspection poétique, Corneille promet une prestation qui fera vibrer les murs de l’Institut Français. « Je viens porter ces voix que l’on n’entend plus », annonce-t-il, évoquant avec une gravité troublante les maux qui rongent l’Est de la RDC, cette région meurtrie où les cris des victimes se perdent trop souvent dans l’indifférence générale.
Pour cet artiste complet, le Festival Slamouv représente bien plus qu’une simple date dans son agenda culturel. C’est un tournant, une rampe de lancement vers une reconnaissance qui dépasse les frontières congolaises. « C’est véritablement le début d’une nouvelle page dans ma carrière », souligne Corneille, dont les ambitions artistiques semblent à la mesure de son talent. Une opportunité en or pour ce fils de Lubumbashi de montrer que la RDC regorge de pépites culturelles prêtes à briller sur la scène mondiale.
La délégation congolaise à ce festival international ne se limite d’ailleurs pas à Corneille Chabala. Osée Elektra, autre étoile montante du slam congolais, apportera sa pierre à cet édifice culturel, perpétuant ainsi une tradition d’excellence initiée par des prédécesseurs comme microMEGA et Do Nsoseme. Une présence congolaise qui s’affirme année après année, prouvant que le slam made in RDC a désormais sa place parmi les grands courants artistiques africains.
Organisé par l’association Slamourail sous l’impulsion de Mariusca Moukengue, alias Maruisca la Slameuse, le Festival Slamouv s’est imposé comme un rendez-vous incontournable pour les amoureux de la poésie urbaine. Durant quatre jours, spectacles, ateliers et rencontres professionnelles vont transformer Brazzaville en capitale africaine du verbe et de l’émotion. Une programmation riche qui promet de célébrer le slam dans toute sa diversité, tout en favorisant ces précieux échanges interculturels qui font la force du continent.
Alors que les projecteurs se braquent sur Brazzaville, Corneille Chabala incarne cette nouvelle vague d’artistes congolais qui, par la puissance de leurs mots, redessinent les contours de la scène culturelle africaine. Entre poésie engagée et performance scénique, son passage au Slamouv pourrait bien marquer un tournant décisif, non seulement pour sa carrière personnelle, mais aussi pour la visibilité internationale du slam congolais. Une chose est sûre : lorsque Corneille prendra la scène, ce ne seront pas seulement des mots qui jailliront, mais toute l’âme d’une génération déterminée à faire entendre sa voix.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd
