Une alerte sanitaire préoccupante a été lancée ce mardi par l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) concernant une épizootie sévissant dans le secteur Lac du Parc national des Virunga. Cette maladie animale contagieuse, qui touche principalement les hippopotames du lac Édouard, représente un risque sérieux de transmission à l’homme (zoonose) ainsi qu’aux animaux domestiques.
Dans un communiqué officiel, la direction provinciale du parc a tenu à alerter les populations riveraines : « Bien qu’actuellement cette maladie affecte principalement la faune sauvage, elle présente un risque potentiel de transmission à l’homme ainsi qu’aux animaux domestiques si des mesures de précaution adéquates ne sont pas respectées ». Cette mise en garde intervient alors que plusieurs cas ont déjà été signalés parmi les hippopotames, espèces emblématiques de cette aire protégée classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Face à cette situation préoccupante, les autorités du parc ont émis des consignes strictes à destination des communautés locales :
- Éviter tout contact avec des animaux malades ou retrouvés morts
- S’abstenir de consommer de la viande d’animaux trouvés morts ou malades, même cuite
- Proscrire la chasse, la consommation de viande de brousse et le commerce d’animaux sauvages
Cette crise sanitaire intervient dans un contexte déjà particulièrement fragile pour le parc des Virunga, confronté depuis plusieurs années à l’insécurité générée par l’activisme des groupes armés, notamment le M23. L’occupation d’une partie importante du territoire du parc par ces rebelles limite considérablement la capacité des services de conservation à surveiller et protéger efficacement les espèces animales.
La situation actuelle soulève plusieurs questions cruciales : comment protéger efficacement les populations riveraines tout en préservant la biodiversité exceptionnelle du parc ? Quelles mesures supplémentaires pourraient être mises en place pour renforcer la surveillance épidémiologique dans cette zone en proie à l’insécurité ? Les autorités provinciales et nationales seront-elles en mesure de coordonner une réponse rapide et efficace face à cette double crise sécuritaire et sanitaire ?
Cette alerte intervient alors que la région des Grands Lacs connaît depuis plusieurs années une recrudescence des maladies zoonotiques, souvent liées à la dégradation des écosystèmes et aux contacts accrus entre humains et animaux sauvages. Le cas du parc des Virunga, joyau de la biodiversité en RDC, illustre une fois de plus les défis complexes auxquels font face les aires protégées africaines, tiraillées entre impératifs de conservation, enjeux sécuritaires et pressions anthropiques.
Les observateurs s’inquiètent particulièrement des conséquences potentielles de cette épizootie sur les populations locales déjà vulnérables, ainsi que sur le tourisme, principale source de revenus pour le parc. Dans les prochains jours, une mission conjointe entre les services vétérinaires provinciaux et les équipes de l’ICCN devrait être dépêchée sur zone pour évaluer plus précisément l’étendue de la contamination et mettre en place des mesures de confinement.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
