La tension monte à Bukama, dans la province du Haut-Lomami, où les acteurs de la société civile exigent le départ de l’administrateur du territoire, Dieudonné Salumu. Accusé d’incompétence et de dérives autoritaires, ce dernier se retrouve au cœur d’une tempête politique qui pourrait bien fragiliser la stabilité de cette entité administrative.
Dans un document adressé au Conseil de sécurité local, les représentants de la société civile ont dressé un réquisitoire accablant contre l’administrateur. Ils dénoncent une gestion tyrannique caractérisée par des abus de pouvoir et l’intimidation des administrés. Plus grave encore, ils pointent du doigt son ingérence dans les affaires coutumières, avec la destitution de chefs légitimes et leur remplacement par des individus qu’ils qualifient de « corrompus ». Une pratique qui, selon eux, viole ouvertement la loi sur le statut du pouvoir coutumier.
Augustin Monga Moneka, président de la société civile, ne mâche pas ses mots. « Il se comporte en empereur, adopte une attitude dictatoriale et marginalise ses collaborateurs », affirme-t-il. Selon M. Moneka, l’administrateur instrumentaliserait les institutions pour imposer des décisions illégales, notamment le remplacement arbitraire des chefs coutumiers. Des accusations qui, si elles s’avéraient fondées, pourraient avoir des répercussions majeures sur la gouvernance locale.
Contacté par Radio Okapi, Dieudonné Salumu a catégoriquement rejeté ces allégations. Il évoque plutôt un conflit lié à un rapport budgétaire, mettant en cause une autorité policière mécontente. « Une autorité policière, mécontente d’un rapport qui met en lumière son échec à atteindre les objectifs annuels, manipule la société civile pour exiger mon départ », a-t-il déclaré. Une version des faits qui contraste fortement avec celle des acteurs de la société civile.
Cette affaire soulève des questions plus larges sur la gouvernance en République Démocratique du Congo, notamment dans les provinces éloignées de la capitale. Les actualités RDC sont souvent marquées par ce type de conflits entre autorités locales et société civile, mettant en lumière les défis persistants en matière de transparence et de responsabilité.
Qui dit vrai dans cette affaire ? Les accusations de la société civile sont-elles le reflet d’une réelle dérive autoritaire, ou simplement le résultat d’une manipulation politique ? La réponse à ces questions pourrait bien déterminer l’avenir de Bukama et, par extension, envoyer un signal fort aux autres territoires de la RDC.
En attendant, les regards sont tournés vers le Conseil de sécurité local, qui devra trancher ce différend. Une décision qui, quelle qu’elle soit, risque de ne pas satisfaire tout le monde. Dans un contexte où les actualités politiques RDC sont déjà marquées par des tensions, cette affaire pourrait ajouter une nouvelle couche de complexité à la gouvernance du pays.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net