Le Vice-premier ministre et ministre de la Défense nationale, Guy Kabombo Mwandiamvita, a effectué ce lundi 7 avril une visite remarquée à Uvira, dans le Sud-Kivu. Cette descente sur le terrain, riche en symboles politiques, intervient dans un contexte sécuritaire volatile où la cohésion nationale semble plus que jamais mise à l’épreuve.
Accueilli par un aréopage d’autorités locales dont le vice-gouverneur Jean Jacques Elakano et les commandants militaires régionaux, le numéro deux du gouvernement a immédiatement planté le décor de sa mission : « Je suis venu ici au nom du président de la République. Il m’a envoyé vous rassurer que nous sommes ensemble », a déclaré Kabombo devant une assistance attentive.
Cette déclaration, apparemment anodine, prend pourtant une résonance particulière dans cette région frontalière où la population vit depuis des années sous la menace des groupes armés. Le ministre a insisté sur l’impératif d’unité nationale : « Quand la patrie est en danger, c’est l’unité de tout le monde sans compter les partis politiques. Le Chef de l’État ne peut jamais vous oublier ». Des propos qui sonnent comme une réponse aux critiques sur l’abandon présumé de certaines régions par le pouvoir central.
La visite du ministre Kabombo ne s’est pas limitée aux discours protocolaires. Elle a notamment permis la passation de commandement entre les généraux de la 33e région militaire, avec l’intronisation du nouveau commandant, le général de brigade Dunia. Un moment clé qui démontre la volonté de Kinshasa de reprendre fermement les rênes de la sécurité dans cette zone stratégique.
Plus significatif encore, le Vice-premier ministre a tenu des rencontres discrètes mais cruciales avec plusieurs seigneurs de guerre locaux. Ces échanges confidentiels, dont les détails n’ont pas filtré, laissent supposer une tentative de dialogue avec certains groupes armés actifs dans la région. Une stratégie risquée mais peut-être nécessaire dans cette partie de la RDC où les solutions purement militaires ont montré leurs limites.
En annonçant vouloir « faire le constat de comment vivent les enfants d’Uvira », le ministre de la Défense a habilement placé sa visite sous le signe de la proximité avec les populations civiles. Une manière de rappeler que derrière les enjeux géostratégiques complexes du Sud-Kivu, ce sont d’abord des citoyens congolais qui paient le prix fort de l’insécurité.
Cette visite ministérielle à Uvira, bien que brève, pourrait marquer un tournant dans l’approche sécuritaire du gouvernement dans l’Est de la RDC. Reste à savoir si ces déclarations d’intention se traduiront par des actions concrètes sur le terrain. La balle est désormais dans le camp des autorités militaires et administratives locales, qui devront prouver leur capacité à transformer ces paroles en résultats tangibles pour les populations du Sud-Kivu.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd