Dans un contexte politique tendu marqué par l’agression rwandaise via la rébellion du M23, les consultations pour la formation d’un Gouvernement d’union nationale prennent une tournure cruciale. Didier Budimbu, ministre des Sports et Loisirs et figure emblématique du regroupement politique Autre vision du Congo et Alliés (AVC-A), a lancé un appel pressant à l’opposition lors d’une rencontre avec le conseiller spécial du chef de l’État en matière de sécurité. Son message est clair : ceux qui hésitent à rejoindre l’initiative du président Félix-Antoine Tshisekedi risquent de passer à côté d’un moment historique pour la République Démocratique du Congo.
« Si on aime réellement le Congo, c’est le moment de le montrer », a déclaré Budimbu, dans une sortie médiatique aussi ferme que symbolique. Le ton est donné : l’unité nationale n’est plus une option, mais une nécessité face aux défis sécuritaires et économiques qui secouent le pays. Le ministre n’a pas mâché ses mots, estimant que les réticents seront « jugés par l’histoire » pour avoir privilégié des intérêts particuliers au détriment du bien commun.
Les consultations politiques, orchestrées par le conseiller spécial du chef de l’État, s’appuient sur des principes clés : la suprématie de la Constitution, l’intangibilité des frontières et une gouvernance inclusive. Pourtant, une frange de l’opposition semble encore hésiter, préférant se rallier au « pacte social » porté par les églises catholique et protestante. Une position qui, selon Budimbu, relève d’une « fausse route » stratégique. « Le président Tshisekedi a été voté massivement, et son mandat court encore. Il est le garant de la nation », a-t-il rappelé, insistant sur l’urgence de saisir cette main tendue.
Mais au-delà des discours, quelle est la réalité de ces consultations ? Quatre catégories d’acteurs y participent : la majorité de l’Union sacrée, l’opposition parlementaire et extraparlementaire, la société civile, ainsi que des personnalités indépendantes, dont d’anciens candidats à la présidentielle. Un casting politique varié, mais suffisant pour cimenter l’unité nationale ? La question reste ouverte, d’autant que les enjeux sont colossaux : développement économique, sécurité face aux groupes armés, et surtout, résistance à l’agression rwandaise.
Budimbu, en bon stratège, a choisi de réserver certaines réponses au chef de l’État, alimentant ainsi le suspense autour des prochaines étapes. « La maison est en train de brûler », a-t-il lancé, métaphore évocatrice d’une nation en crise. Son plaidoyer pour une mobilisation générale des « fils du pays » sonne comme un ultimatum à l’opposition : rejoignez le navire ou assumez les conséquences historiques de votre abstention.
Alors que les prochains jours s’annoncent décisifs pour la formation de ce Gouvernement d’union nationale, une chose est sûre : le temps des postures est révolu. La balle est désormais dans le camp de l’opposition. Saura-t-elle saisir l’opportunité ou préférera-t-elle rester dans l’ombre, au risque de se marginaliser ? L’histoire, comme le rappelle si bien Budimbu, jugera.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd