Dans une démarche stratégique visant à relancer l’industrie diamantifère congolaise, une délégation de haut niveau s’est rendue au Botswana du 17 au 22 mars 2024. Conduite par Joëlle Kabena, coordonnatrice de l’Unité de gestion de projet d’appui financier de l’État pour la relance des activités de la MIBA (UGP-MIBA), cette mission s’inscrit dans le sillage de la visite officielle du président Félix Tshisekedi en 2023.
Le choix du Botswana comme modèle n’est pas anodin. Premier producteur africain et deuxième mondial de diamants, ce pays a construit un succès économique remarquable grâce à une gestion efficiente de ses ressources minières. Son PIB est passé de 30 millions de dollars en 1960 à 17 milliards en 2017, une performance que la RDC ambitionne de reproduire dans le secteur diamantifère.
La délégation congolaise, composée de techniciens de la MIBA, d’un expert du ministère des Finances et d’un député national du Kasaï Oriental, a mené des échanges approfondis avec les acteurs locaux. Les visites à la Chambre de commerce botswanaise, à la Debswana Diamond Company (coentreprise entre l’État et De Beers) et au ministère des Mines ont permis d’étudier les mécanismes de ce succès.
« La MIBA doit retrouver sa place de levier économique », a déclaré Joëlle Kabena, soulignant que l’UGP-MIBA travaille en synergie avec la société minière et les communautés locales. Cette vision s’aligne sur la politique du gouvernement congolais visant à faire du secteur minier un pilier de croissance, conformément aux orientations du chef de l’État.
Un représentant de la direction technique de la MIBA a précisé : « Nous sommes ouverts aux partenariats susceptibles d’améliorer nos capacités d’exploitation et de sécurisation ». Cette déclaration témoigne d’une volonté de modernisation face aux défis techniques et logistiques que rencontre la société.
Le modèle botswanais, caractérisé par un partenariat public-privé équilibré avec De Beers depuis 1971, offre des pistes intéressantes pour la relance de la MIBA. La clé de répartition des revenus et l’actionnariat évolutif ont permis au Botswana de maximiser les retombées de son industrie diamantifère.
Cette mission intervient à un moment crucial pour la MIBA, ancien poumon économique du Kasaï dont la relance est attendue par les populations locales. L’opinion publique congolaise soutient d’ailleurs l’élargissement du mandat de l’UGP-MIBA à d’autres projets miniers nécessitant un accompagnement technique et financier.
Alors que la RDC cherche à optimiser la gestion de ses ressources minières, cette coopération avec le Botswana pourrait marquer un tournant dans la gouvernance du secteur diamantifère congolais. Les leçons tirées de cette expérience seront déterminantes pour la mise en œuvre du plan de relance de la MIBA et, plus globalement, pour la politique minière nationale.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
