Dans un contexte de tensions intercommunautaires croissantes, le gouverneur de la province de Maï-Ndombe, Lebon Nkoso Kevani, a lancé un appel pressant à la cohabitation pacifique entre les communautés Teke et Nunu. Cet appel, formulé lors d’une interview exclusive accordée à Radio Okapi, intervient après une série de consultations menées par le gouverneur dans le territoire de Bolobo, épicentre des récentes tensions.
Les conflits entre ces deux communautés, bien que récurrents, ont pris une tournure particulièrement inquiétante ces derniers mois. Selon le gouverneur Nkoso Kevani, ces tensions sont le fruit d’une instrumentalisation politicienne. « Certes, les conflits entre communautés ne manquent pas. Mais ce qui se passe à Bolobo, c’est l’instrumentalisation des communautés par des politiciens », a-t-il déclaré, pointant du doigt une intronisation contestée d’un chef de terre comme élément déclencheur.
Face à cette situation explosive, le gouverneur a pris des mesures immédiates pour apaiser les esprits. Une semaine de consultations intensives avec les parties prenantes, incluant les communautés en conflit, la diaspora locale, les leaders religieux et la société civile, a permis de recueillir les doléances et de sensibiliser à la paix. « Nous avons clairement demandé à la population de ne pas suivre la voie de ces politiciens qui allument le feu », a souligné Nkoso Kevani, rappelant les tragédies passées de Yumbi et Kwamouth pour illustrer les conséquences désastreuses de tels conflits.
La province de Maï-Ndombe, riche de sa diversité culturelle, se trouve ainsi à un carrefour critique. Les appels à l’unité et à la paix du gouverneur résonnent comme un avertissement contre les divisions et une invitation à privilégier le dialogue. Dans une région marquée par des violences communautaires récurrentes, cet engagement pour la cohabitation pacifique représente un espoir pour les populations locales.
Les observateurs s’interrogent : ces efforts suffiront-ils à désamorcer les tensions ? La réponse dépendra en grande partie de la capacité des acteurs locaux à résister aux manipulations extérieures et à embrasser la voie de la réconciliation. En attendant, les yeux sont tournés vers Bolobo, où chaque geste de paix compte.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
