La commune de Limete, dans la capitale congolaise Kinshasa, fait face à une situation humanitaire dramatique suite à des inondations dévastatrices. Au quartier Ndanu, des centaines de personnes, dont des femmes enceintes, des femmes allaitantes, des personnes en situation de handicap et des enfants, ont passé une deuxième nuit consécutive à la belle étoile, privées de tout moyen de subsistance.
Les témoignages recueillis sur place peignent un tableau alarmant de la situation. « On a tout perdu. On ne dort pas. On reste debout du matin jusqu’au soir. Nous manquons de nourriture. Ce n’est pas tout le monde qui a la possibilité de faire des provisions. Je suis enceinte. Je ne sais pas comment les choses vont évoluer », confie une sinistrée, le désespoir dans la voix. Ces familles vulnérables se retrouvent sans abri, sans eau potable et sans électricité, dans des conditions sanitaires déplorables.
Les opérations de recherche se poursuivent activement dans la zone sinistrée. Des pirogues effectuent des navettes pour retrouver d’éventuelles victimes encore submergées. Parmi les corps sans vie déjà retrouvés figure celui d’un homme aveugle depuis vingt ans, selon des témoins locaux. Les ambulances de la Croix-Rouge sont mobilisées pour le transport des dépouilles, tandis que certaines familles restent perchées aux balcons de leurs maisons inondées.
Face à cette catastrophe humanitaire, les habitants lancent un appel pressant à l’aide internationale. Comment la communauté nationale et internationale va-t-elle répondre à cette urgence vitale ? Les besoins sont immenses : abris d’urgence, nourriture, soins médicaux et soutien psychologique pour ces populations traumatisées.
En réponse à la crise, le gouvernement congolais a aménagé quatre sites d’accueil temporaires : l’Institut Lumumba, Kitomesa à Ndjili, Kimwenza et le stade Tata Raphaël. Ces centres offrent une prise en charge comprenant soins médicaux, hébergement et nourriture. Le ministère de la Santé y a déployé un dispositif d’urgence, avec déjà 24 malades évacués vers des hôpitaux pour des soins spécialisés rien qu’au stade Tata Raphaël.
Le bilan provisoire fait état de 33 décès, mais ce chiffre pourrait encore évoluer à mesure que les recherches progressent. Cette catastrophe met en lumière la vulnérabilité de certains quartiers de Kinshasa face aux intempéries et pose des questions cruciales sur l’urbanisation et la prévention des risques dans la capitale congolaise.
Alors que la saison des pluies se poursuit en RDC, cette tragédie rappelle l’urgence de renforcer les systèmes d’alerte précoce et les mécanismes de protection des populations les plus vulnérables face aux catastrophes naturelles. La solidarité nationale et internationale sera déterminante pour aider ces familles à surmonter cette épreuve et reconstruire leurs vies.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
