La question des arriérés de salaire des agents de l’administration urbaine de Kinshasa vient de connaître un tournant décisif à l’issue d’une réunion cruciale entre les autorités provinciales et les représentants syndicaux. Cette rencontre, tenue le 1er avril dernier, a permis d’aboutir à des engagements concrets pour résoudre cette crise sociale qui dure depuis plus de six mois.
Le pasteur David Delord Luyeye Ngongite, président de l’Intersyndicale Urbaine, n’a pas mâché ses mots lors de cette séance de travail : « Le salaire, c’est ce qui permet à nos familles de survivre. Ce retard prolongé met en péril la vie de milliers de ménages ». Une déclaration qui résume l’urgence de la situation pour des centaines d’agents urbains dont la survie quotidienne est compromise par ces retards de paiement répétés.
Face à cette détresse sociale, le directeur de cabinet du gouverneur, Israël Mutala Lukusa, a reconnu la légitimité des revendications syndicales. Il a salué l’approche « responsable et constructive » des représentants du personnel, tout en pointant du doigt certaines défaillances internes. « L’évasion de recettes orchestrée par certains agents de l’administration elle-même » a été identifiée comme l’un des principaux obstacles à une gestion saine des finances urbaines.
Au cœur des discussions : la nécessité de rétablir les commissions de paie et sociales avec une participation active des syndicats. Cette mesure, jugée essentielle par les deux parties, vise à instaurer plus de transparence dans la gestion des ressources humaines et financières de la Ville-Province. Un enjeu crucial à l’heure où la confiance entre administration et personnel semble sérieusement érodée.
La solution proposée ? Un mécanisme d’échelonnement progressif pour apurer les dettes sociales. Les autorités provinciales se sont engagées à mettre en place un suivi rapproché des doléances, avec une collaboration permanente entre l’Exécutif et les syndicats. Une approche qui, si elle est concrétisée, pourrait marquer un tournant dans la gestion des ressources humaines à Kinshasa.
Cette réunion marathon de près de trois heures s’est conclue sur une note d’espoir, avec un engagement mutuel à travailler ensemble pour l’intérêt supérieur de la Ville-Province. Reste maintenant à transformer ces promesses en actes concrets. La population kinoise, particulièrement attentive à cette actualité RDC, attend désormais des résultats tangibles qui amélioreront le quotidien des fonctionnaires urbains et, par ricochet, la qualité des services publics.
Cette crise des arriérés de salaire à Kinshasa pose plus largement la question de la bonne gouvernance et de la transparence dans la gestion des finances publiques en RDC. Un défi de taille que les autorités devront relever pour restaurer la confiance des agents et des citoyens envers leurs institutions.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd