Après des inondations dévastatrices ayant entraîné la mort de 33 personnes selon le bilan officiel, la vie reprend progressivement son cours à Kinshasa. Le pont N’djili, point névralgique du trafic vers l’aéroport international, a rouvert dans la nuit du dimanche 6 au lundi 7 avril 2025 après la décrue des eaux. Cette réouverture met fin à 24 heures de paralysie totale du boulevard Lumumba, artère vitale pour la circulation dans la capitale congolaise.
Si la reprise du trafic a permis aux habitants et travailleurs de reprendre leurs activités, les embouteillages chroniques, fléau bien connu des Kinois, sont immédiatement réapparus. La situation reste particulièrement préoccupante dans le quartier Salongo, où de nombreuses habitations restent submergées, notamment aux abords de l’église Shekinah. Les sinistrés tentent tant bien que mal de récupérer leurs biens endommagés, dans un contexte d’urgence humanitaire alarmant.
Face à cette catastrophe, le gouvernement a mis en place un dispositif d’urgence. Un recensement des sinistrés est en cours, notamment au stade Tata Raphaël qui sert de centre d’hébergement temporaire pour des centaines de personnes vulnérables, dont de nombreuses femmes et enfants. Ces derniers reçoivent des vivres et des soins médicaux de première nécessité. Le ministère de la Santé a par ailleurs procédé à l’évacuation de 24 patients vers des structures hospitalières mieux équipées.
Les autorités provinciales, menées par le gouverneur Daniel Bumba Lubaki, se sont mobilisées sur le terrain. Cependant, malgré cette présence visible des responsables, aucun calendrier précis n’a été communiqué concernant la réhabilitation des zones sinistrées. Cette absence de plan clair inquiète les populations affectées, déjà éprouvées par cette catastrophe naturelle.
Les questions sur la prévention de tels désastres se multiplient. Kinshasa, ville en pleine expansion démographique, est-elle suffisamment préparée face aux risques climatiques croissants ? Les infrastructures de drainage des eaux sont-elles adaptées à l’urbanisation galopante de la capitale ? Autant d’interrogations qui restent sans réponse alors que les pluies diluviennes devraient se poursuivre dans les prochains jours selon les prévisions météorologiques.
Cette catastrophe met en lumière les défis majeurs auxquels fait face la RDC en matière d’urbanisme et de gestion des risques. Alors que le pays s’apprête à célébrer le 65e anniversaire de son indépendance, les inondations récurrentes rappellent cruellement l’urgence d’investir dans des infrastructures résilientes et des systèmes d’alerte précoce efficaces.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net