La capitale congolaise, Kinshasa, fait face à une crise majeure suite aux pluies diluviennes qui se sont abattues dans la nuit du vendredi à samedi 5 avril. Près de 14 communes sont actuellement privées d’eau potable, une situation alarmante qui met en lumière les vulnérabilités infrastructurelles de la ville. Le gouverneur de Kinshasa, Daniel Bumba, a tenu une réunion d’urgence avec le ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, pour évaluer les dégâts et coordonner les efforts de secours.
La station de captage d’eau de la rivière Ndjili, située dans la commune éponyme, a été gravement endommagée par la crue, privant ainsi des milliers de ménages d’un accès à l’eau potable. Les autorités ont assuré que des travaux de réparation étaient en cours, avec un rétablissement prévu dans les 72 heures. Cependant, cette promesse reste à concrétiser dans un contexte où les besoins urgents de la population ne peuvent attendre.
Les inondations ont également causé des perturbations majeures dans les infrastructures électriques gérées par la Société nationale d’électricité (SNEL), aggravant encore la crise. Les équipes de l’Office de voirie et drainage sont mobilisées pour limiter les dégâts, notamment sur la Route nationale N1 (RN1), partiellement rouverte à la circulation légère mais toujours impraticable pour les poids lourds. Le gouverneur a promis une réouverture complète « dans les jours à venir », mais les Kinois restent sceptiques face à ces assurances.
Daniel Bumba n’a pas manqué de pointer du doigt les constructions illégales en zones interdites, notamment sur des terrains marécageux ou l’emprise des cours d’eau, qui ont exacerbé les inondations. Il a annoncé une opération de déguerpissement forcé pour évacuer les habitants des zones à risque, insistant sur le respect des règles d’urbanisme pour éviter de « futures calamités ». Mais cette mesure, bien que nécessaire, soulève des questions sur la gestion urbaine à long terme de Kinshasa.
Les conséquences humaines de ces intempéries sont tragiques : au moins deux morts ont été recensés dans la commune de Ngaliema, suite à l’effondrement d’un mur voisin. Plusieurs blessés ont été transportés à l’hôpital Luhindu, témoignant de l’urgence sanitaire qui accompagne cette crise. Les perturbations de la circulation sur le boulevard Lumumba et l’avenue du Tourisme ont paralysé une partie de la ville, tandis que la RN1 a été coupée à Kasangulu en raison d’érosions menaçantes.
Cette situation met en évidence les défis structurels auxquels fait face Kinshasa, une ville en proie à une urbanisation anarchique et à des infrastructures vieillissantes. Alors que les autorités promettent des solutions rapides, les habitants de la capitale congolaise attendent des actions concrètes pour prévenir de telles catastrophes à l’avenir. Les actualités RDC continueront de suivre de près l’évolution de cette crise, alors que la saison des pluies n’a pas encore atteint son apogée.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net
