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RDC : 780 députés provinciaux réclament 10 mois d’arriérés – Tshisekedi interpellé en urgence

La question des arriérés de salaires et des indemnités de sortie des députés provinciaux en République Démocratique du Congo prend une tournure critique. Près de 780 élus honoraires, issus de la législature 2018-2023, réclament avec insistance le paiement de dix mois d’arriérés ainsi que leurs indemnités de fin de mandat. Parmi eux, 28 représentent la province de la Tshopo, dont le porte-parole, Jean-Pierre Litema Yeni, dénonce une situation devenue intenable.

« Au bout de 5 ans, un député a droit aux indemnités de sortie. C’est ce qui a été fait en 2006, 2011 et 2018 ; on avait tout payé à nos prédécesseurs. Maintenant, il se pose un problème pour 2018-2023 », explique Litema Yeni, visiblement exaspéré par l’immobilisme des autorités. Selon lui, ces indemnités permettraient aux anciens élus de se reconvertir ou d’investir dans des activités génératrices de revenus, une nécessité vitale pour beaucoup d’entre eux.

La situation devient d’autant plus urgente que certains députés honoraires seraient gravement malades, sans moyens pour se soigner. « Ils m’ont demandé de parler de cela, d’adresser un message au Chef de l’État, garant de la nation, afin que ce dernier puisse s’impliquer lui-même », poursuit le porte-parole. Un appel direct à Félix Tshisekedi, dans l’espoir que celui-ci intervienne personnellement pour débloquer cette impasse financière.

Mais derrière cette crise se profile une problématique plus large : celle de la gouvernance et de la transparence dans la gestion des fonds publics. Les intermédiaires, évoqués par Litema Yeni, qui monnayeraient leur intervention, ne font qu’aggraver le climat de méfiance. « Quand vous posez le problème, il faut passer par des intermédiaires, et ces intermédiaires-là demandent de l’argent ; ça coûte extrêmement cher… », déplore-t-il. Une situation qui rappelle les dysfonctionnements chroniques de l’administration congolaise, où les procédures opaques semblent souvent primer sur le droit.

Cette affaire soulève également des questions sur le traitement réservé aux anciens élus, dont le statut précaire contraste avec l’image de stabilité que le gouvernement cherche à projeter. Si les députés de la législature 2018-2023 ont bel et bien servi leur mandat, leur sort post-mandat semble avoir été négligé, voire ignoré. Une négligence qui pourrait, à terme, décourager les futures vocations politiques, dans un pays où la confiance envers les institutions reste fragile.

Alors que la pression monte, l’attention se tourne désormais vers Kinshasa. Le Chef de l’État parviendra-t-il à apaiser les tensions en ordonnant le paiement de ces arriérés, ou cette affaire s’ajoutera-t-elle à la longue liste des dossiers en suspens ? Dans un contexte économique déjà tendu, la réponse à cette question pourrait bien révéler la capacité – ou l’incapacité – des autorités à honorer leurs engagements envers ceux qui ont servi l’État.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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